Cherbourg en Cotentin est une nouvelle commune qui regroupe, depuis le 1er janvier 2016, plusieurs communes historiques avec chacune leurs propres cimetières, soit donc 13 cimetières au total. Si l'état civil est resté de la compétence des communes déléguées, l'entretien a, par contre, été transféré à la nouvelle commune. Le sujet des cimetières a donc été rapidement abordé, dans le souhait d'harmoniser la gestion de ces cimetières très disparates en termes d'organisation (fossoyage, services, tarifs, etc.) mais aussi d'ambiances avec des cimetières plus ou moins anciens, largement plantés ou, au contraire, minéraux. A Cherbourg-Octeville, les services techniques avaient pris le parti de passer au zéro pesticide sur tous les espaces publics dès 2008 et les agents des cimetières ont voulu suivre rapidement. Il y a depuis longtemps une volonté d'introduire la nature en ville général et dans les cimetières également. Aujourd'hui, l'idée est que toutes les communes historiques de la commune nouvelle bénéficient et s'approprient la démarche de projets et d'entretien de la commune de Cherbourg-octeville, avec des actions aussi diverses que : enherber, limiter l'imperméabilisation des surfaces, fleurir et planter, favoriser la biodiversité et introduire d'avantage de diversité botanique. Par ailleurs, pendant 2 années 2015-2016, la commune déléguée de Cherbourg-Octeville a réalisé des inventaires Avifaunistiques pour analyser la répartition des oiseaux le long d'un gradient d'urbanisation.
Au fil des rencontre, l'objectif est de partager connaissances et questionnements sur la place de la biodiversité dans le cimetière, en s'appuyant sur les expérimentations, les savoir-faire des services techniques et les pratiques funéraires présentes dans le territoire. La diversité des cimetières dans un ancrage géographique particulier au Cotentin, le regard croisé d'un écologue (Samuel Loison) et d'une chargée de projet Communication, patrimoine et Cimetières (Claire Lemonnier), les engagements dès 2008 vers l'arrêt des produits phytosanitaire font de Cherbourg-en-Cotentin un excellent terrain d'analyse et de suivi.
En quoi les pratiques funéraires actuelles et les cimetières en cours de verdissement, encore dominés par des ambiances minérales, font-elles leur « part » dans l’accueil de la biodiversité ? Quels sont les " indicateurs de paysages / de milieux », pour quels services écosystémiques rendus ? L’enherbement et le verdissement du cimetière peuvent-il réellement porter une ambition d’accueil de la biodiversité, telle que définie par le « naturaliste » ? Quels leviers mettre en place pour que les contraintes de fonctionnement et d’aménagement d’un cimetière et le « milieu naturel » se rencontrent ? Le cimetière parc ou cimetière naturel, en lien avec l’évolution des pratiques funéraires est-il réellement un levier ?
Que signifie un cimetière « naturel » ?
Il s’agit d’abord d’un engagement vers de nouvelles pratiques funéraires à inscrire dans une dimension du territoire assez large comme élément d’un maillage ou lieu de refuge de proximité.
A ce stade de notre réflexion, il semble difficile de créer de véritables espaces naturels au regard de l’entretien « très jardiné » des employés communaux pour ces espaces symboliques qui accueillent un public exigeant sur l’aspect visuel (« faire propre »).
Premières visites :
Tourlaville, Les Aiguillons (Cherbourg-Octeville)