L'équipe municipale mène une politique soutenue de veille foncière pour peser sur les évolutions du village, depuis 1959. Lorsque l'entreprise Dutrie, pionnier de l'arrosage par brumisation, jette l'éponge, la commune se porte acquéreur d'un ensemble foncier représentant un 1/5 de la surface urbanisée de la commune, au coeur du centre bourg. « Dutrie » devient vite le symbole de la transformation du village, à l'heure du développement durable : table rase, retour à la nature ou réutilisation. Le périmètre foncier comprend l'ancienne maison du Notaire, les bâtiments techniques de « Dutrie » et un bois spontané de plants d'épicéas laissés en jachère. L'endroit est impressionnant, tant les ruines les immenses serres de béton et aluminium avant leur démolition que le grand bois. Le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal donne un cadre d'action, dès 2008.

La nouvelle équipe municipale met en oeuvre projets et travaux :

• une étude de définition intercommunale portée par la Communauté de communes (2011),
• deux études complémentaires pour optimiser le patrimoine foncier communal et renforcer l'attractivité du centre-bourg
• le lancement des travaux d'aménagement de ses places,
• la construction d'un béguinage et d'une salle des sports,

Les deux études complémentaires ont été financées par le Fond Départemental d'Aménagement du Nord avec le soutien du département du Nord. Les démarches conjointes ont été décisives pour consolider la stratégie communale. La commune avait toujours conduit une politique de veille foncière pour ne plus subir les "projets des autres" comme le fût ressenti la construction rapide du lotissement autour de l'ancienne ferme Brame, l'actuel Musée de la vie rurale. La commune était propriétaire foncier ou disposait d'emplacements réservés pour maitriser son développement (projet de contournement de la commune). Les bâtiments clés étaient aussi un enjeu de préservation, à l'image de la maison Decanter (sur la Friche), de l'ancienne confection steenwerckoise, des Iris, de l'ancienne brasserie...

Il était devenu nécessaire de se doter d'un projet cohérent pour donner un sens à toutes ses acquisitions. Une étude était centrée sur la gestion du patrimoine foncier communal et la programmation des usages pour renforcer la vie associative déjà très active. La commune a ainsi intégré l'ensemble des associations au diagnostic et au projet de rénovation de l'ensemble des équipements associatifs. La seconde étude était orientée sur les espaces publics centraux et la relation entre les quartiers pour renforcer l'attractivité du centre-bourg. La commune disposait alors d'un plan guide pour réaliser une "diagonale structurante" d'espaces publics, depuis le Musée, en passant par le parc des iris, ses places centrales, jusqu'à la nouvelle salle de sports.

Il est enfin temps de s'attaquer à « La Friche Dutrie », avec les Missions d'accompagnement du Syndicat Mixte du Pays Coeur de Flandre et l'équipe AD'AUC, avec le soutien du projet européen TERCO. L'objectif de la commune : relier les pôles de vie locale, qui forment la diagonale des équipements et des lieux de rencontre. Les élus plébiscitent le scénario autour d'un espace public central qui consolide le bois et puise dans la mosaïque des paysages communaux. Des petits collectifs rappellent les grandes demeures bourgeoises, à l'image de la maison des associations. Des maisons mitoyennes s'organisent autour d'une cour carrée, à l'image des corps de ferme. Les maisons individuelles habitent l'agrandissement du bois. Le grand verger offre un espace public végétal pour accueillir des jardins partagés, se retrouver en famille ou entre amis. Il relit la nouvelle salle de sport à un futur équipement restant à définir. La promenade boucle le tour de village vers l'ancien lotissement de la maladresse tout en marquant l'entrée est du village par l'effet « Grands domaines » rue de Nieppe.

La mission d'accompagnement a permis de poser un scénario solide. Le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal puis l'étude de définition avaient identifié les enjeux sans offrir de pistes réellement acceptées localement. Le temps long du projet a facilité l'expression claire des besoins communaux dès le rappel des enjeux. Le scénario retenu reprend l'esprit du lieu : un espace « nature » offrant une autre manière de se rencontrer pour distribuer de nouvelles pièces du village qui chacune revisite l'identité de la commune.