Le projet Interreg Trans-formation du patrimoine vise à une meilleure prise en compte du bâti ancien dans les projets publics et privés d'aménagement, de restauration, d'urbanisme… Pour ce faire, les partenaires belges et français mettent en place de nombreuses actions transfrontalières d'études, de sensibilisation et de formation ayant pour thème le patrimoine bâti.
Le 7 juin dernier, au château ferme de Macon (MOMIGNIES) en Belgique, a eu lieu la 4èmejournée de sensibilisation ayant pour thème « Réhabiliter le bâti ancien pour de nouveaux usages ».
Le paysage du territoire transfrontalier a été largement façonné au cours des derniers siècles par l'activité industrielle. Mais la deuxième moitié du vingtième siècle a vu l'activité s'étioler et les bâtiments, exceptionnels ou ordinaires, se désertifier, laissant là, au cµur de nos villes et nos campagnes d'innombrables friches.
Par ailleurs, l'activité rurale reste aussi particulièrement présente dans nos paysages, révélant la diversité des pratiques et la richesse de son architecture, reflet d'une géographie et de ses terroirs.
Mais aujourd'hui, de nombreux bâtiments de ferme ont perdu leur usage d'origine et sont un peu tombés dans l'oubli au profit de nouvelles constructions plus fonctionnelles.
Cette journée a permis de mettre en avant dans un premier temps la question du pourquoi réinvestir un bâtiment ancien au lieu de le reconstruire ?Nathalie MANDARON, chargée de projet aux Espaces-naturels régionaux du Nord et Jean-Luc Perat, député et ancien maire d'Anor, ont présenté conjointement la politique que la commune mène depuis longtemps sur le renouvellement des friches industrielles, issues des usines textiles, métallurgique et de production verrière et plus particulièrement sur la « Verrerie Blanche » qui fait actuellement l'objet d'un projet de réhabilitation en logements.
La réhabilitation s'oppose à la démolition. Elle vient mettre un terme aux critiques, au mépris et reconnaître la valeur d'un objet après une période de discrédit ou d'oubli. Attribuer un nouvel usage à un bâtiment qui n'en a plus, c'est décider de reconsidérer un patrimoine, lui préserver une mémoire.
C'est ainsi qu'Axel VENACQUE, architecte français et Annick LOUIS, chargée de l'assistance architecturale de la Fondation Rurale de Wallonie, ont présentés successivement dans un deuxième temps, différents exemples en répondant à la question ducomment adapter un bâtiment ancien à un nouvel usage ? Comprendre un bâtiment et son environnement, déceler ses qualités et ses potentialités, identifier les besoins et nécessités actuelles sont les préalables indispensables à l'établissement d'un projet architectural ambitieux, respectueux de la construction existante et offrant une qualité d'usage toute singulière qui profitera au mieux des particularités de ce patrimoine.
Le parti architectural, la manière d'intervenir clairement, sans pastiches ni faux-semblant, se construit dans un dialogue permanent entre l'ancien et le nouveau, dans une recherche d'enrichissement mutuel.
C'est ainsi que les participants ont pu découvrir l'après midi, les projets de réhabilitation du Château ferme de MACON réhabiliter en gîte et en salle de conférence, par M.Guy Abrassart,président de l'association Promotion touristique en Thiérarche et celui d'une ancienne maison de maitre à Anor abritant désormais le siège de l'entreprise MATHIS, par Jean-Luc Perat et l'entreprise MATHIS.
Au retour en salle, une présentation des outils belge et français à disposition des auteurs de projet a été exposée par Christophe ROUVRES, architecte-urbaniste au CAUE du Nord et par Nadine ZANONI, Conseillère en Architecture, Urbanisme et Participation à Espaces Environnement Charleroi.
Cette journée a réunit une quarantaine d'élus et acteurs du patrimoine bâti belges et français.