«Les paysages des Fagnes, situés sur la façade orientale de l'Avesnois, en butée contre la frontière belge où de grands massifs forestiers les arrêtent, sont parmi les plus marquants du grand pays "Avesnois"..
Le contexte géographique, particulièrement hostile, a contribué à y forger une identité culturelle et paysagère spécifique. Les sols froids, reposant sur de dures strates de schistes, de calcaires compacts et de marbre, peu propices à la culture, ont présidé à l'émergence de vastes exploitations cherchant dans l'étendue des domaines ce que la qualité de la terre ne pouvait leur apporter. Le relief, déjà très marqué, et la fréquence des orages et des fortes précipitations, y ont limité les défrichements, pourtant considérables en Avesnois.
Forêts et bois tiennent les sols et marquent partout l'horizon de leurs longues lisières noires. le mot «Fagne» lui même désigne le hêtre, Fagus, arbre sylvestre par excellence, qui jadis dominait la région sous la forme de la latine «fania silva».
L'eau s'exprime aussi avec vigueur. Le cours, souvent torrentueux des Helpes, alimente de grands étangs naturels ou artificiels.
Enfin, malgré le développement industriel de Fourmies au siècle dernier, les Fagnes sont restées une contrée rurale, dans laquelle l'homme s'est construit des édifices suffisamment massifs et pesants pour rivaliser avec l'hostilité des éléments.»
Extrait de la Trame verte, CAUE, 1993