Le paysage tire ses traits de la géologie. Le sous-sol calcaire a enfermé les nappes d'eau à de grandes profondeurs, tandis que, pour peu que le substrat limoneux gèle ou se dessèche, les eaux de ruissellement prennent un cours torrentiel qui, après avoir délavé les pentes, alimente par les vallées sèches, le cours des riots et des rivières temporaires. De ces deux faits résulte la densité des villages et des bourgs, agglomérés autour des rares puits qu'il fallait creuser très profonds ou des sources affleurant le long des versants les plus marqués.

Les caractères géologiques ont aussi généré une structuration du paysage par des lignes verdoyantes : alignements de saules têtards et bandes boisées au bord des riots, mais aussi "rideaux" destinés à limiter l'érosion des sols - les rideaux sont des talus parallèles aux vallons, qui limitent l'inclinaison des pentes.
Le paysage est donc ici structuré par des élancements dynamiques, qui animent le plateau d'une vigueur animale. A l'horizon, la ligne verte des grandes vallées, tout en délimitant l'entité, enrichit encore le vocabulaire.

Le réseau radial de voies, dont certaines datent de l'époque romaine, tout en manifestant l'emprise historique de Cambrai sur le territoire, achève d'illustrer cette poétique de la ligne.

Extrait de Trame verte, CAUE du Nord 1993

Aujourd'hui sous l'effet conjugué de la disparition des haies, bosquets et des rideaux liés à l'intensification agricole et les effets du changement climatique avec une augmentation des évenements pluvieux courts et très intenses, on constate des problèmes grandissants d'inondations et de coulées de boue dans les secteurs les plus transformés par l'agriculture industrielle.