Le grand plateau des environs de Lille mesure moins de 10 kms de large et s'intercale en contraste entre la Pévèle, la vallée de la Deûle et le Ferrain.

C'est son sous-sol calcaire parfois mêlé de marne et recouvert de limons fertiles qui lui donne depuis des siècles un statut et une vocation spécifiques dans l'ensemble que forment les pays lillois.

Ce plateau est l'ultime avancée vers le nord-est et la Belgique du Tournaisis, d'un ensemble de plateaux à paysage ouvert. Il prend naissance au pied des collines d'Artois aux alentours de Béthune et se prolonge vers l'est par la Gohelle, au niveau de Lens, puis file vers le sud-est en direction de l'Ostrevant et du Cambrésis.

La production des céréales y façonne le paysage depuis plus de 2000 ans.
De Lens à Tournai , ce vaste croissant de campagne ouverte, où les champs ne sont pas clôturés, où il y a peu d'arbres et où les habitations sont groupées, offre aux regards attentifs le paysage de ruralité où se sont inscrits tous les stigmates de la modernité : extensions urbaines et commerciales, autoroutes, aéroports...

Issue directement du sous-sol, la roche calcaire s'affiche sur les architectures religieuses et civiles pour créer des appels visuels forts, à la mesure de l'ampleur et de la clarté des sites environnants. L'extraction de cette pierre, utilisée pour la majorité des riches constructions lilloises, a créé en profondeur un monde labyrinthique, secret et ténébreux devenu véritable royaume des amateurs d'émotions. Si les carrières ne sont plus exploitées aujourd'hui, le système des «catiches» reste bien présent dans les mémoires ne serait ce qu'en raison des éboulements qui sont toujours susceptibles de se produire et qui parfois surviennent.

Le plateau est le domaine des vastes espaces découverts, des grandes parcelles et des villages groupés. Hormis la coupure créée par la Marque, les ambiances humides et arborées n'existent que pour constituer les limites et les horizons du plateau.

Le paysage décline un vocabulaire d'une rare et efficace simplicité :
- la ligne : le chemin, le sillon de labour et l'horizon boisé,
- le point : l'arbre isolé, le pylône et le terril,
- la masse : le village groupé et le bosquet isolé,
- le plan : le relief du sol, la parcelle en culture.

Sur le territoire de l'arrondissement de Lille, le plateau prend deux noms distincts qui témoignent tant de l'histoire que de variations paysagères: le Carembault au sud et le Mélantois aux portes de Lille.