Le sujet de ce livre, ce sont les atteintes dont Paris et notamment son cœur ont été victimes ces derniers temps. A la destruction systématique de quartiers entiers qui a été la marque des années 60 à 90 du siècle dernier a succédé une forme plus subtile mais qui étend son emprise au point de rendre méconnaissables des pans entiers de la ville, littéralement offerts à l’exhibition capitaliste et à la servilité qu’elle appelle. Mais à cette ville qui est à la fois celle du pouvoir et celle qui se vend continue de s’en opposer une autre, indifférente aux formes réifiées du patrimoine, qui continue de se vivre comme le champ d’une expérimentation quotidienne. Cette lutte entre une ville prête à réciter la leçon que les « décideurs » lui imposent et une ville consciente de ce qu’elle a porté dans l’histoire et qui se réinvente à partir de ses traces, Paris quand même la décrit à travers trente-sept courts chapitres qui sont autant de promenades où, d’un quartier à un autre, d’un désastre à un miracle, l’on passe de l’effarement à la joie, de la colère à l’émerveillement, et du ton du pamphlet à la logique filée de la glissade.