Entrée en vigueur en France en 2006, la Convention européenne du paysage nous a
engagés à identifier et qualifier l’ensemble des paysages qui composent notre territoire.
Précurseur, et conscient de l’enjeu que cela représentait, notre pays s’était déjà mis à
l’ouvrage dans les années 90, en formalisant une méthode pour y parvenir, la « Méthode pour
des atlas de paysages, identification et qualification ».
Une vingtaine d’années après la publication de cette première méthode et pour tenir compte des
enseignements tirés de ces années de pratiques, le Ministère de l’Écologie, du Développement
durable et de l’Énergie a souhaité l’actualiser. Cette nouvelle méthode, élaborée par le CNRS
sous le regard d’un comité de pilotage élargi, s’inscrit dans la continuité de celle publiée en 1994
et s’adresse aux commanditaires d’atlas de paysages : collectivités territoriales et services
déconcentrés de l’État.
La définition maintenant donnée au paysage, « une partie de territoire telle que perçue par les
populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leur
interrelations », permet, à travers ces atlas, pour chacun des paysages identifiés, de saisir les
valeurs particulières qui y sont attachées, les dynamiques et les pressions qui les modifient, et
d’en suivre, également, les transformations.
Pour répondre à ce dernier impératif, l’atlas de paysage doit, tous les 10 ans environ, être remis
sur le métier. Ceci concerne les 65 Atlas publiés, soit près de 90 % du territoire.
De plus, ces vingt années ont montré que l’atlas de paysages constitue plus qu’un outil de
connaissance. Il est non seulement un préalable à la formulation des objectifs de qualité
paysagère, et un outil qui nous permet d’aménager, en meilleure connaissance de cause, notre
territoire ; mais il est également un formidable outil pour rassembler les regards autour de ce qui
a été institué depuis la loi Barnier en 2005 comme faisant partie de notre patrimoine commun.
Le projet de loi biodiversité examiné cette année par les parlementaires réaffirme ainsi
l’importance que revêt la connaissance de nos paysages pour éclairer nos choix d’aménagement.
Il devient désormais nécessaire de développer cette connaissance des paysages sur l’ensemble
de notre territoire et de se donner les moyens d’en suivre les évolutions. Je souhaite que cette
nouvelle méthode, fruit de travaux concertés, contribue à ces objectifs, afin que la connaissance
partagée contenue dans les atlas de paysages, serve l’expression de politiques de paysages
renouvelées dans les territoires, concoure à répondre à la forte demande sociale de paysages de
qualité, et valoriser les professionnels du paysage.
Jean-Marc MICHEL
Directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature