En 1952, à Tourcoing, l'architecte designer Jean Prouvé réalise en quelques semaines deux pavillons métropole dans le quartier "Fin de la guerre" aujourd'hui quartier des Orions.
L'architecte répond à la demande du Ministère de la Reconstruction Urbaine qui souhaite reloger au plus vite les populations sinistrées au lendemain de la guerre.
Les pavillons sont montés dans un temps record avec une main d'oeuvre moindre, ils offrent le confort moderne et peuvent facilement être produits à grande échelle : ils répondent ainsi pleinement à la crise du logement à laquelle la France est confrontée.
Le pavillon de type "Métropole" est composé de deux portiques métalliques centraux qui supportent la toiture constituée de bacs en aluminium : la surface habitable est optimale. La maison est construite sur une dalle surélevée en béton qui offre un garage ou atelier en rez-de-chaussée.
Malgré ses qualités, le concept ne sera pas déployé à plus de 10 maisons de type Métropole (2 à Tourcoing et 8 à Meudon), et à une dizaine d'autres pavillons Prouvé.
Dès 1952, les pavillons tourquennois ont été loué à loyer modéré à plusieurs familles qui ont souffert les années passant du manque d'isolation des bâtiments vieillissants. Le numéro 97 a été vendu en 1996 à une SCI qui l'a fait restaurer en 1999 par l'architecte Jean-Charles Huet.
Le numéro 99 est la propriété de Vilogia qui l'a réhabilité en 2013 avec l'aide du même architecte et le destine à la location en tant que bureau. Même si les architectes visaient la performance énergétique en matière de réhabilitation, le BBC n'a pu être atteint sans dénaturer l'architecture initiale.
Situés dans un quartier en mutation, inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, ces pavillons sont les témoins de la période de reconstruction de l'après-guerre. Ils illustrent également l'audace et le génie de Jean Prouvé qui conçut dans ces maisons chaque élément avec un permanent souci de fonctionnalité.