La plaine de la Lys est une région plate et peu perméable ayant un réseau hydrographique très dense. Ceci est très clairement illustré sur la carte topographique qui apparaît dominée par une teinte bleue et un très faible relief, notamment dans le secteur de Merville (Fig.1). Cette morphologie plane actuelle résulte d'un remplissage alluvionnaire influencé par la tectonique. En effet, l'affaissement plio-quaternaire très lent de la région fut compensé au fur et à mesure par les apports sédimentaires du réseau hydrographique qui recouvrent les formations peu perméables de la « couverture tertiaire ».

La région de la plaine de la Lys est historiquement et naturellement humide. Au grand nombre de cours d'eau naturels s'ajoute un réseau artificiel de drains très dense qui a permis, depuis plus d'un millénaire, le défrichage et la valorisation agricole. Ces aménagements se sont réalisés au détriment des zones naturelles dont l'assèchement s'est poursuivi par la suite lors de l'industrialisation et de la croissance de l'urbanisme liés à l'exploitation houillère. Ceci a eu pour conséquence l'imperméabilisation de vastes surfaces.

La période post-industrielle n'a pas amélioré la situation en densifiant encore plus l'occupation du sol, accentuant ainsi son caractère imperméable. Dans une telle région, l'absence de pente et la faible perméabilité du sous-sol, rendent difficiles l'écoulement et l'infiltration des précipitations et des eaux de ruissellement. L'inondation est alors un processus naturel du dynamisme morphologique local.

Modifié par A. Aillaud et F. Graveleau, d'après F. Meilliez dans l'ouvrage "Des roches aux paysages"