Comment fonctionne un affaissement minier ?
Si, à une profondeur P, on taraude une cavité horizontale de section rectangulaire, le tassement des couches au toit du chantier va se répercuter en surface (Fig. 2), avec un temps de latence qui, entre autres, dépend de la profondeur. La cavité s'agrandissant, arrivera l'instant où au centre de la dépression de surface, la subsidence va s'arrêter. Le point central aura descendu d'une hauteur bornée par l'ouverture (= hauteur de la cavité) du chantier, à un coefficient près (compris en pratique entre 0,7 et 0,9 environ). Si la cavité continue à s'étendre à l'horizontale, la dépression de surface s'étend mais ne s'approfondit plus.
Sa dimension outrepasse l'extension de la cavité profonde. Les bords de la dépression superficielle restent continus et adoptent en coupe une forme sigmoïde, dont le point d'inflexion est à la verticale du front de taille souterrain (Fig. 3). De telle sorte que tout bâtiment sous lequel passe un front de taille est d'abord soumis à une extension puis à une compression, avant de se retrouver dans le même état qu'au départ, mais plus bas. C'est pourquoi les constructions articulées et pas trop rigides, ont de bonnes chances de subir sans dommage le passage d'une onde d'affaissement. On peut concevoir un tel déplacement sans dégât si l'on observe comment est accommodé l'affaissement d'un vieux toit de tuile.
La question scientifique primordiale est donc celle de la durée de l'atténuation de la subsidence. A priori, c'est une évolution de type exponentielle négative (Fig. 4). Mais le coefficient dépend de très nombreux paramètres : géométrie de la veine, profondeur et historique des chantiers, technique d'abattage, circulations hydrauliques, …
Le point de vue du scientifique est l'analyse du phénomène, quelles que soient les causes de réactivation possibles.
Le point de vue de l'exploitant est celui de l'échéance au-delà de laquelle sa responsabilité peut, administrativement, ne plus être engagée.
Le point de vue de l'aménageur est celui de la responsabilité et celui de l'évolution physique, incertaine selon que le site connaît ou non des interventions ultérieures.
