Thomas et Stéphanie acquièrent un terrain près d'Arras, et projettent d'y construire une maison simple mais qui réalise leurs envies d'architecture, notamment à travers des différences de niveau. Leur terrain s'y prête : il descend en pente au Sud vers un vaste paysage . 4 scénarios volumétriques et d'implantations différents sont proposés, qui explorent différentes manières de profiter du paysage, de s'accrocher dans la pente, de circuler entre l'intérieur et l'extérieur.
T. et S. y puisent les éléments du scénario définitif : un volume horizontal d'un seul niveau est posé au point haut de la parcelle face à la plaine, et profite de la pente pour descendre d'une marche à l'ouest : la différence de niveaux crée une belle hauteur pour le salon et une respiration pour la maison, qui est entièrement vitrée au Sud, fermée au Nord, et bardée de bois.
Au Sud la façade largement ouverte est prolongée d'une terrasse sur toute sa longueur, et augmentée d'une seconde peau comme dédoublée du bardage : des lattis de bois, répartis ponctuellement le long de la terrasse, assurent l'intimité vis-à-vis de la maison voisine située en contrebas, et sont retournés en tasseaux en toiture pour protéger du soleil d'été. Cette terrasse protégée étend les pièces intérieures au-delà des baies vitrées et devient simultanément une seconde circulation de la maison.Au Nord, la façade qui longe une route départementale se développe à l'inverse vers l'intérieur, sous la forme d'un meuble-paroi en bois de 24m, qui absorbe les bruits dans son épaisseur, forme un « matelas thermique » et ménage des vues. Ce meuble habite et séquence la circulation des pièces de vie aux chambres : d'une large assise dans le salon, il devient bibliothèque puis éléments de cuisine, se transforme en support de rangements pour la salle de bain, alcôve et coffre à jouets devant les chambres d'enfants, niche de rangement devant le bureau et enfin dressing pour la chambre parentale. Deux petites fenêtres dans les alcôves offrent des cadrages ponctuels vers la plaine et des respirations dans la circulation.Une boucle se forme entre circulation intérieure et semi-extérieure, où l'on se déplace différemment suivant les saisons, où le paysage se découvre progressivement, où la lumière vient faire varier les espaces. Le volume principal simplement épaissit et dédoublé génère des rythmes qui transforment et multiplient l'espace intérieur.
©Detroit Architectes
Circuit AMO 2014