La rue patrimoniale trouve sa place dans le paysage de Montmartin-sur-Mer et organise un tracé urbain au XIXème s.. Elle est utile pour charrier la tangue et transporter la chaux. Utile et belle dans sa conception, comme venue de Paris. Les grands boulevards, oeuvre d'Alphand, murmurent ici et dialoguent de part et d'autre du carrefour de la route de Granville / Coutances avec la route de Quettreville-sur-Sienne. Les arbres ont leur place sous forme de mail, ou d'écrin autour de l'église Saint-Vincent-de-Paul, une contre-allée se dessine, un alignement dialogue avec la façade ordonnancée. Les cartes postales anciennes trahissent les emprises larges qui se sont décomposées au fil du temps en parties chaussées et parties trottoir, à certains endroits exigües. Les bas-côtés enherbés de la rue de la Mer ont disparu au profit des trottoirs, le carrefour large s'est étriqué, contenu par les bordures. La perception est partagée entre une perspective urbaine et un axe routier au fort trafic. Les piétons hésitent mais osent des traversées : c'est la rue du village, celle où se trouvent les commerces, les services ! Des véhicules tracent leur route, souvent indifférents au lieu traversé. C'est un carrefour ! Par ici Coutances, par ici Bréhal, par ici Quettreville-sur-Sienne, par ici la mer !!! Peut-être faudrait-il davantage valoriser ce qui accompagne ce carrefour (la Poste, les commerces, la place du bon vieux temps), le borde, le structure et adoucir son paysage par l'accompagnement du végétal, dans l'expression de ce qu'il est ailleurs sur la rue ? Se-mouvoir...