Qu'elle soit une petite rivière ou un majestueux espace aquatique, il n'est jamais aisé de franchir la Loire. Aussi l'histoire de l'art de bâtir des ponts est-elle intimement liée à ce fleuve au débit souvent impétueux.
Le pont prend en compte le caractère violent du « dernier grand fleuve sauvage d'Europe » comme aiment à le rappeler les écologistes nantais, bien que ce projet se situe dans la partie supérieure du fleuve et en aval des cinquante-sept millions de mètres cubes d'eau stockés dans le réservoir du barrage de Grangent.
Il doit également préserver le biotope d'une zone de plus d'une centaine de mètres de largeur, où l'eau paresse encore entre des micros-îlots, de petites chutes, des courbes douces en période d'étiage, entre une urbanisation en rive droite et des espaces agricoles en rive gauche.
Ce contexte justifie le souhait du directeur du service des routes du département de la Loire, Jean-Paul Scalliet, que soit réalisé un pont sans appui intermédiaire. Il a été suivi par le Conseil Général et son président, lesquels ont organisé une consultation démocratique pour confirmer ce choix. La vue du fleuve en crue frôlant le tablier légitimera a posteriori cette volonté…