La première des clôtures pour limiter une parcelle est bien entendu dans un pays de bocage, une haie vive constituée d’arbres et d’arbustes plantés sur un talus.
Avant l’invention du fil de fer barbelé vulgarisé dans le monde agricole après la première guerre mondiale puis plus tard par celle de la clôture électrique, les trous dans les haies sont bouchés par des coupes de branches.
Des barrières sommaires étaient constituées de perches de bois fixées horizontalement sur des piquets.
La technique du « plessage » des haies est aussi répandue : elle consiste à plier les arbustes et jeunes arbres d’une dizaine d’années. Leurs branches s’entrelacent de part et d’autre de pieux plantés à intervalles réguliers. Cette technique est d’une remarquable efficacité pour empêcher la divagation des animaux.
Quelques secteurs de la Manche limitent leurs parcelles par des murets. Ils permettent de trouver un usage à l’épierrement des terres ou encore valorisent des produits de carrière : murets en pierre sèche de la Hague et du Val de Saire, murets maçonnés en pierres de Montmartin extraites des carrières de ce secteur. Plus rares et spectaculaires sont les clôtures de palets de granit du secteur de Saint-Michel-de- Montjoie.
Dans la Manche, les portails des champs sont principalement de deux types : la « Coutançaise » » et la « Cotentine ». La barrière coutançaise se compose de barres verticales, les « longères » et de barres horizontales, les « limandes ». L’ensemble est soutenu par une barre diagonale, « l’écharpe », qui se fixe sur le haut de la longère qui constitue l’axe du portail. Cet axe est lui-même fixé sur une pièce de bois plus massive.
La barrière cotentine présente parfois une écharpe mais possède des limandes beaucoup plus nombreuses, dont l’extrémité est arrondie ou en pointe.
Dans la Hague et dans la région de Montmartin-sur-mer, l’axe de la barrière passe dans un trou percé dans une pierre plate dépassant du pilier de pierre. C’est la barrière à collier.
