Le bois, potentiel levier de régénération pour Landrecies

Développer la filière bois pour restructurer la ville

Landrecies est une ville du territoire de l’Avesnois qui se situe entre la forêt de Mormal et la forêt de Bois l’Évêque et traversée par le canal de la Sambre. Elle connaît depuis quelque année une dynamique économique démographique en décroissance. La vétusté du bâti et la vacance se font grandissantes. Malgré tout, la ville parvient à rester attractive grâce aux commerces implantés le long de la départementale ainsi qu’aux services publics et bâtiments scolaires implantés en ville. La ville basse, pincée entre la voie ferrée et le canal de la Sambre était le lieu où de grandes entreprises se sont développées avant que la ville ne se désindustrialise, en témoignent les friches désormais inexploitées de Desvres ou encore de la gare. Cette frange entretient aujourd’hui un rapport intéressant avec le paysage bocager et rural du territoire de l’Avesnois et ses ressources. 

Nous nous sommes demandé comment utiliser les ressources du territoire pour prolonger et développer les ressources économiques de Landrecies. Nous avons imaginé le projet en nous appuyant sur l’hypothèse suivante : et si le redéveloppement économique de la ville basse autour du bois pouvait redonner une nouvelle qualité d’habiter à Landrecies ? 

Tout comme le bois dans le territoire qui se décline sous de multiples formes, nous avons décidé d’exploiter la ressource bois sous différents angles ; le bois comme élément paysager, le bois comme pôle économique, le bois comme matérialité.

Nous nous appuyons sur la situation géographique de Landrecies, entre deux forêts, pour développer un boisement réseau qui sera à terme un support dans la production de bois pour Landrecies. Ce boisement va venir traverser la ville basse et devenir support de paysage et biodiversité. Sur le site de la gare, nous profitons du boisement spontané qui a pu pousser sur la friche pour continuer dans l’impulsion déjà en cours et recréer un lien avec le paysage du territoire dans Landrecies. Nous cherchons à redonner des espaces qualitatifs et apaisés aux espaces publics. Au moyen de la soustraction positive, et suite à un diagnostic de la vétusté des bâtis et de la mutabilité des programmes, nous opérons des actions de décontraction et de percées qui donnent sur le paysage et la Sambre. De cette manière nous diminuons la densité bâtie au profit d’une densité végétale.

Nous réinvestissons la friche Desvres pour y créer un Pôle « écobois ». À nouveau, en sélectionnant l’existant à conserver, nous concevons deux parties : 

La 1re transformation : scierie, stockage, qui pourront évoluer et exploiter des flux tel que le canal ou la voie ferrée à terme pour acheminer et exporter ses produits. 

La 2e transformation : ateliers artisans du bois menuiserie, ébénisterie. Mais aussi des ateliers et locaux pour tous afin de pérenniser et accueillir diverses entreprises et travailleurs locaux ou souhaitant s’installer. 

Divers autres programmes prennent place dans toute la ville basse : Magasin, café, chaufferie qui se sert de l’opportunité d’un bâtiment ancien avec sa cheminée et sera capables de chauffer toute la friche Desvres et les logements avoisinants.

La ressource bois se voit utilisé dans les moindres détails. Des opérations de création de logements sont menées dans toute la ville basse avec pour commencer des habitations tests construites en ossature bois et paille (une autre ressource grandissante du territoire). Meuble, menuiserie, parquet… Le bois est mobilisé pour réécrire la matérialité, l’architecture de la ville. 

Projet ambitieux et qui se met en place sur du long terme, la gare pourrait faire office d’action levier et test pour trouver les formes et convaincre. 

Etudiants : Noëmie GENOUD, Anaïs PASZKIER, Lucas PAUWELS

Atelier 'La piste rurale" proposé par Amélie Fontaine et Frédérique Delfanne dans le cadre du master Architecture & Paysage / Semestre Automne - Année 2022-2023