«Le bassin minier est un vaste ensemble polymorphe composé de villes, de cités minières, d'usines, d'anciennes fosses, entre lesquelles s'intercalent des espaces agricoles. Étendu sur plusieurs dizaines de kilomètres, il traduit la présence des couches charbonnières dans le sous-sol. Les terrils et les fossiles végétaux qu'ils contiennent nous parlent aujourd'hui encore de l'ancienne forêt tropicale qui couvrait ces territoires. Mais, s'il est possible d'imaginer un sous-sol plus ou moins riche en charbon de Valenciennes à Béthune, on sait moins que le sol sur lequel s'installa le bassin était très hétérogène. Trois milieux se distinguent par leur géologie et leur pédologie et donc par le type d'agriculture pratiquée : les plaines humides, les terres argileuses et les sols calcaires. Le bassin minier lui-même ne connut pas partout la même histoire. De Fresnes-sur-Escaut, où fut découverte la houille, aux environs de Béthune, terre d'exploitation plus tardive et plus courte, la concentration urbaine n'est pas égale. De ses quatre villes-phares, Valenciennes, Douai, Béthune et Lens, les trois premières étaient déjà influentes avant l'exploitation minière et revendiquaient une position de «capitale»[...]. Ainsi, le bassin minier s'est-il posé sur des terroirs agricoles variés et dans des contextes historiques distincts.»
Extrait des Éléments de lecture des paysages du Nord, CAUE du Nord, 1993