«La Fosse d'Arenberg se compose de deux ensembles techniques parfaitement identifiables, chacun possédant sa propre cohérence architecturale et fonctionnelle permettant d'appréhender pleinement l'évolution des techniques d'extraction du charbon dans le Bassin minier au cours du 20e siècle. Le site originel de la fosse d'Arenberg témoigne de la première période d'extraction de la fosse au début du 20e siècle. Il comprend le bâtiment des recettes du puits n°1 surmonté de son chevalement, la deuxième salle des machines du puits n°1, le bâtiment du puits n°2 également surmonté de son chevalement et une série de bâtiments contigus comprenant la salle des machines auxiliaires, la salle des machines du puits n°2, les ateliers, la première salle des machines du puits n°2 et le magasin. Cet ensemble se caractérise, non pas par ses volumes intérieurs fonctionnels, mais par l'ordonnancement des façades témoignant d'une ostentation évidente dans l'élégance, le raffinement et la recherche décorative dont elles ont fait l'objet. » © Association Bassin Minier Uni
La fosse est classée aux monuments historiques depuis 2010.
La qualité des façades des bâtiments et ses volumes permettraient aujourd'hui d'y installer un programme (le projet « Pôle Image » est en réflexion) capable de redynamiser le site tout en gardant l'esprit de mémoire du bassin minier du Nord.
© CAUE du Nord
La fosse d'Arenberg ou fosse Auguste d'Arenberg
A l'horizon deux chevalets se dressent et dominent le paysage, ils invitent le voyageur à venir découvrir Arenberg et sa fosse qui, définitivement, marque l'identité du hameau.
En 1898, la compagnie des mines d'Anzin reçoit l'autorisation d'ouvrir une fosse de houille à Wallers, on ouvre deux puits en 1900 et on commence à extraire le charbon en juin 1903.
La fosse est baptisée fosse Auguste d'Arenberg en l'honneur du prince Auguste Louis Albéric d'Arenberg alors membre du conseil d'administration de la compagnie des Mines d'Anzin.
La mine tourne à plein régime et devient rapidement un des sièges d'extraction les plus important de la compagnie. un terril s'élève, c'est le terril conique n° 160. En 1936 un nouveau chevalement, au dessus du puit n°1, vient surplomber l'ancien. Arenberg prend de la hauteur et la fosse se modernise.
En 1946 la nationalisation de la mine marque le début d'une nouvelle période. La mine est alors incorporée au groupe de Valenciennes. On ouvre un nouveau puit d'extraction qui se coiffe d'un chevalement portique à quatre molettes. Outre les puits et les chevalements, la fosse comprend de nombreuses installations : des machines d'extraction, des ateliers, un bâtiment des compresseurs, une galerie d'aérage, les salles des pendus (où les mineurs acrochaient leurs bleus de travail), des lampisteries, des bains-douches et caetera. ; en 1946 la fosse se dote aussi d'un lavoir moderne.
En 1957 il faut acheminer les déchets dans la forêt domaniale de Raismes-Saint-Amand-Wallers sur la rive sud de la mare à goriaux, un nouveau terril, plat cette fois, se forme tandis que le terril conique va être cédé en 1980 pour l'exploitation des schistes.
Alors que d'autres fosses ferment, la crise pétrolière donne à la mine d'Arenberg quelques années de fonctionnement en plus. Un tunnelier est mis en service en 1984. Outre le percement des bowettes, il a permis de faire des essais en vue du creusement du tunnel sous la Manche.
L'extraction du charbon cesse à la fin du mois de mars 1989 ; la mine ferme.
Quelques années plus tard, en 1992, Claude Berry tourne le film Germinal dans l'enceinte de la fosse, ce qui permet de sauver les installations et de dessiner de nouveaux projets de reconversion du site qui, depuis 2010, est classé aux monuments historiques. Et depuis 2012 la fosse est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Ces distinctions reconnaissent la valeur patrimoniale d'un site qui reste le témoignage et l'héritage de l'histoire du hameau de Arenberg.
© CAUE du Nord