Evoquer le Cambrésis, c'est faire surgir des images de campagnes vastes, ondulées, opulentes. C'est aussi exalter une grande qualité architecturale, où dominent les rouges de la brique ponctués par les blancs crémeux du calcaire.
Mais ces visions-là effleurent ces paysages, ouverts et pourtant secrets.
Elles parlent de voyages, de traversées, de passages ; on ne s'arrête pas dans le Cambrésis. La géographie même décrit ce grand pays comme une terre de transition, où l'on glisse presqu 'insensiblement du Bassin
sédimentaire Parisien au Bassin Anglo-Belge. Il faut pourtant s'arrêter sur ces terres pour découvrir la force de ces paysages tranchés, comme coupés au couteau, où l'on est toujours clairement quelque part : dans un
bois, au coeur d'un village, sur le plateau.
Le paradoxe de ces paysages tient sans doute à leur apparente évidence. Pays d'openfield où plane le regard, le Cambrésis recèle, et peut-être dissimule, une part importante de sa richesse, de sa diversité. Par-delà l'étendue des champs, déserts cultivés, les villages, les bois, les vallées, les chemins parlent puissamment du quotidien de l'homme. Pays de la craie, également associé à la Picardie et au Nord - Pas de Calais, le Cambrésis offre au Nord de nécessaires éléments de diversité et de complémentarité.
Le Cambrésis, comme d'autres régions aujourd'hui , souffre d'une déprise économique peut-être peu visible, mais profonde.
Si certaines activités y sont encore florissantes, comme la dentellerie ou la broderie, elles ont subi des transformations qui ont largement contribué à modifier le paysage économique et social local.
Trame verte 1993, CAUE du Nord