Reconduite photographique et transformation, ou le scénario non écrit du paysage : Recollecting Landscapes.
Au courant d'un siècle une collection photographique des paysages limitée mais exceptionnelle prend forme. Elle s'étend sur quelques parties du territoire belge. Quatre initiatives consécutives sont à la base de cette collection tant homogène que disparate. Le fil rouge à travers la collection réside dans le fait que les quatre séries photos sont prises aux mêmes endroits à quatre moments différents au cours d'un siècle. Le plus on plonge en profondeur dans cette collection, le plus l'image globale se déploie.
Jean Massart prend environ 160 héliogravures entre 1904 et 1911 dans le cadre de sa recherche scientifique. En 1980 Georges Charlier veut démontrer la dévalorisation des paysages naturels en Belgique. Il reconduit 61 lieux sous la commande du Jardin National Botanique. En 2003 Jan Kempenaers réalise la même chose suite à une demande de l'Institut Flamand pour l'Architecture. L'objectif est de cet institut est de lancer le débat sur la transformation du paysage dans lequel la photographie doit servir de mode de communication pour cette mission de sensibilisation. C'est exactement dans cette même philosophie que les partenaires du projet TERCO s'inscrivent avec leur ambition de monter un futur observatoire photographique transfrontalier. En 2014 la Province de Flandre Occidentale demande à Michiel De Cleene, un élève de Jan Kempenaers, de reconduire les 21 lieux situés sur territoire de la province. Aujourd'hui l'Université de Gand et son laboratoire d'urbanisme LaboS reprennent les analyses scientifiques poussées sur cette collection et mettent à jour le site web recollectinglandscapes.be. Les nouvelles photos de 2014 seront aussi reprises dans un nouvel ouvrage. La collaboration entre l'Université de Gand et la province de Flandre est de longue date. Tout comme l'implication des professeurs de l'Université de Lille auprès des projets des partenaires français. Aujourd'hui la demande est que le monde scientifique collabore à un projet d'observatoire photographique transfrontalier, autant pour les analyses que pour le choix des points de vue. Bien sûr le matériel produit sert à sensibiliser un public averti et moins averti. Mais on parle ici du volet scientifique du projet d'observatoire. L'ambition est de monter un observatoire local par et pour les habitants à l'échelle d'une commune et de monter un observatoire technique sous conduites des parcs et des pays dans une ou deux entités paysagères.
University of Gent (UGENT)