Le Studio national des arts contemporains s'est implanté sur ce qui fut jadis un grand centre de loisirs populaires. C'est dans les anciennes écuries Descat que Jean-Louis Deconinck exploite un cinéma au début du xxe siècle, au lieu-dit Le Fresnoy, tirant son nom d'un espace planté de frênes. Le local doit bientôt être agrandi, et ce sont sept nefs de briques, couvertes de tuiles ou fibrociment et de structures métalliques, qui accueillent une nouvelle salle de cinéma, un dancing, une aire de patinage, et un peu plus tard, une salle de catch. Le centre, bâtit avec une certaine improvisation architecturale, cessera de divertir les Tourquennois en 1968.

C'est avec la rencontre d'Alain Fleischer (cinéaste et artiste plasticien) et de Dominique Bozo, alors délégué aux Arts plastiques (sous la tutelle du ministère de la Culture), que le lieu retrouve une destinée, celle d'accueillir une grande école d'arts visuels dans le Nord. Conçu par l'architecte Bernard Tschumi, le nouveau Fresnoy joue du concept de « boîtes dans une boîte ». Un immense parallélépipède vient abriter nouvelles constructions et bâtiments hérités du centre de distraction populaire. Sous cet immense toit prend place une promenade sur passerelles, entre toit de tuiles et nouvelle toiture d'acier, animée par la présence d'un restaurant. L'espace intérieur est délimité par une rue traversante desservant d'un côté un vaste espace public d'exposition et, de l'autre, une partie privative dédiée aux activités administratives, aux ateliers étudiants ainsi qu'à une cafétéria. C'est aujourd'hui un centre de formation et de diffusion mondialement connu, tout en étant largement ouvert sur son territoire.

© Max Lerouge, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole