La reconversion de l'usine la plus emblématique et la plus imposante de l'histoire de l'industrie textile du Nord en centre d'archives national relève de deux facteurs concomitants. Le premier est celui de la prise de conscience de la valeur patrimoniale, industrielle et sociale avant d'être architecturale, d'un tel édifice par les élus locaux. Le second découle de l'action de décentralisation des services de l'État, survenue au moment de la fermeture de l'usine, qui trouva là, dans ce monument de briques, un lieu suffisamment fort pour porter sa nouvelle politique.
Élaboré de façon ouverte, le programme resta hésitant quelques années, ne facilitant pas la tâche de l'architecte en ce qui concerne la distribution. L'évidement total de la partie archives pour l'apport d'une nouvelle structure est compensé par la mise en valeur, côté bureaux et expositions, de la trame métallique d'origine. L'option prise de marquer les adjonctions par une architecture et des matériaux en totale opposition avec l'existant a le mérite d'une parfaite lisibilité, accastillage d'accompagnement des toujours puissants volumes de briques néo-médiévalo-flamands.
© Métamorphoses, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole
