Damien Carlier, président de l'ADARTH GEDA nous expose les enjeux et problématiques du monde agricole sur le territoire de l'Avesnois.
Nota : Cette séquence audio est issue d'une table-ronde intitulée "Paysages de nature, paysages de loisirs / Pour des paysages ruraux attractifs" organisée par le CAUE du Nord à Eppe-Sauvage le 18 novembre 2017.
Le débat sur la qualité est mal vécu par les agriculteurs, qui y voient un regard très critique sur leurs pratiques alors que la qualité se questionne à différents niveaux. La qualité sanitaire augmente, les critères sont de plus en plus exigeants. La qualité du territoire profite à l'image de marque qui donne de la valeur aux produits de l'Avesnois. Ces produits sont bien souvent envoyés sur la métropole lilloise. L'enjeu est de réussir à ce que les habitants de l'Avesnois consomment localement. La sensibilisation des consommateurs pour suivre la volonté politique de consommer local est sur la bonne voie. Il faut cependant garder un contact avec l'extérieur car le bassin de l'Avesnois ne suffirait pas à écouler sa production. « C'est au consommateur de définir la qualité du lait qu'il souhaite ». Les agriculteurs en circuit conventionnel ne peuvent décider des prix de vente de leurs produits.
Damien Carlier nous fait part de son inquiétude quant à la pression des médias, sur les sujets des abattoirs, sur la consommation de viande, de lait… « Le paysage dont on parle ne sera préservé que si l'on fait de l'élevage et du lait ! »
Les mesures agroenvironnementales (notamment le 2éme pilier de la PAC) sensées aider les agriculteurs à mettre en place une démarche plus qualitative n'ont pas été à la hauteur des espérances des agriculteurs. Les aides financières ont du mal à être versées, les agriculteurs perdent confiance. « Comment demain un éleveur bovin peut-il tenir sur le territoire ? ».