L'Espace Bleu de l'Eurométropole est considéré comme un des grands chantiers du territoire, tant dans le cadre de la priorité apportée au développement durable qu'en matière d'information, de pédagogie et de participation citoyenne.
L'interdisciplinarité et la capacité à traverser les échelles occupent une position centrale du fait du caractère éminemment transversal de l'eau. L'Eurométropole peut se mobiliser et se concrétiser localement à travers l'eau, trait commun du territoire.
Le summerschool est un moment important de participation et de co-construction de ce projet, à la rencontre des lieux, à partir du travail sur place, de l'élaboration de stratégies spatiales et des prototypes en relation avec le thème de l'eau. Avec la contribution des universités locales (UCL Tournai, Université de Gand, ENSAP Lille), le summerschool inclura des étudiants (en architecture, ingénierie et paysage, sciences sociales, arts visuels) et d'autres venant d'universités européennes (comme l'EPF Lausanne et l'IUA Venise). Pendant une semaine et demi, ces étudiants vont explorer les thèmes de l'Espace Bleu en interagissant avec le territoire et ses connaissances et acteurs locaux.
Les nappes phréatiques sont l'échelle qui exprime le mieux la triple dimension de l'eau. Souterraines, à différents niveaux, les nappes obligent à prendre en compte, non seulement l'eau de surface - ou la longueur des cours d'eau - mais aussi la profondeur de l'eau et ses liens avec les couches géologiques, le sol et l'utilisation actuelle que le territoire en a fait. L'étude des nappes est d'autant plus pertinente dans l'Eurométropole car celles-ci traversent les frontières dans le sous-sol, là où aucune ligne ne peut être tracée. Dans un territoire où l'eau souterraine est très exploitée, les nappes sont avant tout une ressource à préserver. Dans le cadre de sa préservation, il est intéressant de repenser totalement le cycle de l'eau où l'utilisation des sols, les eaux de surface et les eaux souterraines peuvent créer de nouvelles synergies.
Dans le territoire de l'Eurométropole les eaux souterraines se répartissent en trois nappes primaires : la nappe de la craie, celle du calcaire carbonifère et la nappe des sables landéniens. Ces nappes traversent les frontières internes et externes à l'Eurométropole.
Pour le moment, 4 cas d'étude ont été définis :
- le cas transfrontalier de la nappe du Calcaire Carbonifère sur le territoire de Roubaix-Mouscron va permettre de mettre en avant les enjeux d'une collaboration entre les 3 versants de l'Eurométropole pour une gestion de l'eau efficace en lien avec les industriels et autres consommateurs d'eau.
- En France, nous regardons les champs captant de la nappe de la craie au sud de Lille. Ce territoire a plusieurs zones protégées par la vulnérabilité de la nappe ici. Le parc de la Deûle a été mis en place à travers cet objectif de protection. Aujourd'hui, la pression urbaine est forte sur cet espace. Comment allier développement et préservation de l'environnement et de la ressource en eau ? Comment habiter près de ces champs captant ?
- En Flandres, la question de la nappe est complexe car la Flandre ne bénéficie pas de ressource en eau souterraine conséquente. La question de la ressource en eau se pose d'un autre point de vue. Une idée de cas d'étude est l'exploration des stratégies de recyclage de l'eau sur le Slijpbeek, petit cours d'eau secondaire du bassin du Gaverbeek, déjà étudié lors du précédent Springschool.
- En Wallonie, l'activité extractive des carrières influence la gestion de l'eau. Tournai abrite les plus grandes carrières de Belgique. La nappe du Calcaire Carbonifère est à l'affleurement sur ce territoire. La question du recyclage des eaux d'exhaure et du lien entre carrière et aménagement, de même que la reconversion d'anciens sites d'exploitation pourrait être des thèmes de travail.