Cette exposition, réalisée à l'occasion des 40 ans de l'Association "Vieilles Maisons Françaises", en 1998, décline l'évolution et la diversité des châteaux dans le nord, de la forteresse au château de plaisance, du style Hennuyer au style Flamand.
En 1998, la frontière existe politiquement, mais elle s'efface dans bien d'autres domaines, comme celui de l'architecture.
La frontière comme limite - Tracée au XVIIème siècle, la frontière a généré les enceintes fortifiées attribuées à Vauban. Avant cette époque, elle se positionnait autrement. Le fameux traité de Verdun (843) prit l'Escaut comme limite entre le royaume des Francs et la Lotharingie. Le long de ce fleuve se sont dressées des forteresses destinées d'abord à défendre l'Empire, puis à se protéger contre les voisins plus immédiats. La limite de la cité des Nerviens (Bavay), celles des comtés de Hainaut et de Cambrésis et, plus tard, celle des anciens Pays-Bas correspondent à l'actuelle frontière entre Nord et Aisne.
La frontière sans limite - Perméable aux courants d'idées et aux savoir-faire, la frontière l'était aussi pour l'acheminement des matériaux, matière première des constructions, qui circulaient « au fil de l'eau ». Les fleuves et les rivières coulent du sud-ouest au nord-est : Escaut, Scarpe, Lys, etc. De Saint-Omer à Bruges, c'est la même parenté de style. De Valenciennes à Mons, en Belgique, c'est aussi la même parenté.
©CAUE du Nord , Christophe ROUVRES, 2011