L'Espace Bleu de l'Eurométropole est considéré comme un des grands chantiers du territoire, tant dans le cadre de la priorité apportée au développement durable qu'en matière d'information, de pédagogie et de participation citoyenne.
L'interdisciplinarité et la capacité à traverser les échelles occupent une position centrale du fait du caractère éminemment transversal de l'eau. L'Eurométropole peut se mobiliser et se concrétiser localement à travers l'eau, trait commun du territoire.
Le springschool est un moment important de participation et de construction de ce projet, à la rencontre des lieux, à partir du travail sur place, de l'élaboration de stratégies spatiales et des prototypes en relation avec le thème de l'eau. Avec la contribution des universités locales (UCL Tournai, Université de Gand, ENSAP Lille), le springschool inclura des étudiants (en architecture, ingénierie et paysage, sciences sociales, arts visuels) et d'autres venant d'universités européennes (comme l'EPF Lausanne et l'IUA Venise).
Pendant une semaine, ces étudiants ont exploré les thèmes de l'Espace Bleu en interagissant avec le territoire et ses connaissances et acteurs locaux.
Cette année le thème du réseau secondaire de l'eau,l'ensemble des affluents et formes diffuses de l'eau qui irriguent et jalonnent le territoire de l'Eurometropole est à l'honneur. Le paysage des « capillaires » est l'une des principales caractéristiques de l'Eurométropole.
Par définition, ils traversent tout le territoire en le maillant (tel un tissage, traversant chaque municipalité, depuis les zones urbaines plus denses jusqu'aux villages ruraux). Le système capillaire est un palimpseste, le résultat d'une modification à long terme qui regroupe à la fois les surfaces d'eau naturelles telles que les méandres coupés, les étangs, les piscines, les zones d'infiltration, et les infrastructures artificielles comme le réseau de drainage, les réseaux de fossés, eaux usées. Les plans d'eau naturels sont des restes du réseau fluvial naturel originel et souvent coupés du système, perdant ainsi leur ancien rôle.
Sollicité par le Studio 017 de Paola VIGANO, organisateur de ce temps de travail et d'échanges étudiants, Le CAUE du Nord a participé à l'animation de cette semaine de travail et apporté son expertise de terrain et son positionnement sur les sujets explorés.
Pour le territoire de Lille Métropole l'étude de cas s'est portée sur la petite Marque, affluent de la Marque, entre les Communes de Baisieux et de Villeneuve d'Ascq. Un groupe de 11 étudiants a investi ce périmètre et mis en évidence pour le réseau des capillaires, des enjeux de régulation des inondations, de lutte contre le ruissellement, de qualification des paysages urbains et ruraux, et de mobilité de loisirs et tourisme. Ce travail servira d'appui pour alimenter l'étude sur l'Espace Bleu et la création du parc eurométropolitain, dont la synthèse est programmée pour 2018.