Je passais de la rive gauche à la rive droite par une après-midi de canicule quand j'ai été surprise par ce pianiste installé sur le Pont Louis Philippe.
Plusieurs questions se posaient à moi : comment avait-il transporté son piano ? Pourquoi avoir choisi un jour de grande canicule alors que les touristes cherchaient l'ombre et ne s'aventureraient pas en pleine fournaise pour lui laisser quelques pièces ? Avait-il oublié son chapeau ? Depuis quand était-il là ? Combien de temps allait-il supporter cette étuve ?
Il était inouï de le voir jouer dans ce lieu et par ce temps. Il s'interrompait à peine pour boire de l'eau à la bouteille.
J'ai savouré ce moment incroyable, bercée par la musique classique, devant cette magnifique vue de Paris, mais en m'apitoyant sur le sort de ce pauvre musicien !