Escalier de la dalle des Olympiades, rue du Disque et avenue d'Ivry, 75013

Post participatif de M. Hugo TRUTT
L'immeuble de grande hauteur (IGH) n'est pas associé à la grammaire urbaine parisienne. Pourtant, des gens vivent dans la centaine de tours d'habitation que compte Paris, édifiées majoritairement dans le cadre des opérations de modernisations menées par Raymond Lopez et son adjoint Michel Holley de 1967 à 1974. Ces esthétiques nous troublent, par leur hauteur (bien sûr) mais surtout par la négation de la rue-corridor vilipendée par Corbusier. Il faut, de temps en temps, monter l'escalier qui mène sur la dalle des Olympiades pour ressentir dans les cuisses ce qu'est vraiment une architecture sur dalle. Dans les années 1980, la dalle des Olympiades n'était plus fréquentable. C'étaient les années "Black Dragon" et les affrontements entre bandes à Paris. Des témoins de l'époque m'ont confié que c'était surtout au niveau de ma photo que l'on évitait de passer (la zone dîte du "Stadium"). C'est à cette époque que s'est développé chez les habitants l'habitude de regagner leurs logements en passant par les deux rues souterraines des Olympiades (la rue du Disque et celle du Javelot, nommées d'après les disciplines olympiques). Allumées en pleine nuit, surveillées, desservant toutes les tours et barres de l'ensemble : ces rues souterraines sont rassurantes. Dans le cadre de la "pacification" de la dalle, l'un des premiers levier utilisé par les pouvoirs public a été d'améliorer les accès à la dalle : les escaliers se sont doublés de rampes en pente douce, de couleurs marquées, d'ascenseurs, etc. On a ramené un peu de rue sur la dalle qui voulait la tuer. A l'endroit où j'ai pris la photo, c'est surtout le bruit de l'avenue d'Ivry que l'on entend. Des moteurs. Peu de vélos. On entend aussi les conversation de ceux qui vont vers les deux hypermarchés asiatiques situés à quelques dizaines de mètres : Tang Frères et le Paris Store. Il y quelques années, en octobre 1978, on pouvait peut-être y entendre les accords des Clashs venus jouer au Stadium. On sent parfois l'odeur capiteuse de l'encens, venu du temple bouddhiste situé sous la dalle mais ce n'est pas souvent.
IDENTIFIANT :
64278
Mis en ligne par :
Hugo TRUTT
Date de création :
26/08/2022
Date de mise à jour :
29/08/2022