"Le Daviel" est situé sur l'espèce de dalle* que l'on trouve dans la cité de la Glacière. Ce grand ensemble intra-muros, que l'on connaissait sous le nom d'îlot Bièvre, a été construit dans les années 1960. Il est le décor d'une grande partie du film "Dernier Domicile Connu" (1965) avec Lino Ventura et Marlène Jobert. On voit d'ailleurs l'intérieur de l'établissement, alors flambant neuf, dans ce dernier.
Depuis, la cité a eu le temps de se patiner, de se délabrer puis d'être rénovée, isolée par l'extérieur et surélevée par son bailleur. Les commerces ont changé. Hors champ, on trouve désormais un coopérative bio (légumes, fruits, laiterie), un magasin de jouets pour enfant, un traiteur italien, une boutique dédiée au "made in France" : tous décorés au goût de l'époque. Les immeubles, hier reconnaissable à leur teinte jaune, on été recouvert de volets métalliques qui font oublier l'âge réel de leurs murs. Seul reste "Le Daviel" qui matérialise très clairement, aux yeux des passants oublieux, les soixante années qui nous séparent de son inauguration.
La (proto-)dalle* de la Glacière n'est pas très fréquentée : c'est calme. La bande sonore est réglée par les flux de véhicules sur la rue de la Glacière, où les moteurs s'ébrouent au rythme du feu tricolore. Il n'y a pas vraiment d'odeurs si ce n'est celle, légère mais très caractéristique, que fait une dalle de béton quand le soleil la réchauffe. Les odeurs seraient de toute manière chassées par l'effet Venturi qui règne ici.
(* : je dis "proto-dalle" ou "espèce de dalle" car la cité n'est pas vraiment représentative de l'urbanisme sur dalle, ses immeubles sont surtout bâtis de plein-pied, au niveau de la rue. Ils sont organisés autour d'un mail planté. Seul un espace assez réduit, où sont localisés quelques commerces le long de la rue de la Glacière, sont placées sur une petite dalle, assez peu fréquentée.)