SCOLAIRE - Le Cube Carotte

Fiction imaginée par la classe de CP de Mme Cassam Chenai de l'école Aliette Hortense à la Saline

Après une intervention du CAUE sur l’architecture réunionnaise, les élèves ont réalisé une grande illustration comprenant différents types de cases. Fabienne Jonca (auteure) a ensuite animé deux ateliers pour accompagner les enfants dans la rédaction de l’histoire.


"Hortense vivait dans un petit village des Hauts. Elle habitait avec ses enfants et son père Alphonse dans un cube béton. Pour subvenir à leurs besoins, ils avaient sept vaches. Après leur journée dans les prés, les vaches rentraient sagement dormir dans leur petite étable en paille située à deux pas de la maison. Tous les jours, matin et soir, Hortense les trayait. Elle se rendait ensuite au marché pour vendre leur bon lait frais.

Un matin en entrant dans l’étable, elle vit un petit veau arrivé un peu plus tôt que prévu. Elle tenta de l’aider à se lever. Elle insista, mais n’y parvint pas. Son insistance contraria les vaches. Hortense ne s’en rendit pas compte. Inquiète pour ce bébé, elle alla trouver son père qui lui expliqua qu’il était trop petit pour pouvoir tenir sur ses pattes. Elle devait faire preuve de patience.

Hortense commença à traire les vaches. Passablement énervées, elles lui réservèrent de drôles de surprises. La première ne donna pas une goutte de lait. La deuxième s’échappa et se roula dans une bouse. Quant à la troisième, elle mit son veau sous elle. Hortense n’osa pas déranger le nouveau-né qui buvait.

Elle n’eut pas plus de succès avec les suivantes. L’une lui donna de l’eau, l’autre de l’huile et la dernière du jus d’herbe.

Mais que se passait-il ? Hortense appela Alphonse à la rescousse. Le vieil homme qui connaissait bien les vaches comprit rapidement la situation. Il conseilla à sa fille de présenter ses excuses à la maman du petit veau. Ce qu’elle fit aussitôt. La vache lui répondit :

- Tu es tout excusée. Mais mes copines sont toujours en colère.

Hortense tenta en vain de les calmer. Les vaches faisant la sourde oreille. Alors Alphonse leur donna un peu d’herbe pour les amadouer.

Mais cette herbe eut un drôle d’effet. Quand Hortense se remit à traire les vaches, l’une donna des bonbons à l’herbe, une autre des oursons à la fraise, une autre encore des petits gâteaux, et la dernière des mini-paquets cadeaux. Hortense en ouvrit un et découvrit un mini-jouet en forme de vache. Que faire ?

A tout hasard, elle tenta d’aller au marché avec sa drôle de récolte. Quelques habitués déçus tournèrent les talons. D’autres, intrigués, s’approchèrent, certains achetant même des gâteaux ou des bonbons. Les paquets cadeaux attirèrent les plus curieux. Au bout d’une heure, tout était vendu ou presque. Il ne restait plus que deux cadeaux-surprises. Le marchand de bois en acheta un et l’ouvrit aussitôt. Mais il était vide. Hortense décida donc de lui donner le dernier.

A peine l’eut-il ouvert, qu’un mini-chat bondit hors du paquet. Atterrissant sur la caisse d’Hortense, il commença à jouer avec les pièces. Il était si petit que même les pièces jaunes étaient trop lourdes pour lui.

Aussi, quand il tenta d’en soulever une, elle lui échappa et se mit à rouler, rouler, rouler… Elle finit sa course en percutant le stand du marchand de fruits et légumes. Cette petite pièce avait une telle énergie elle aussi, qu’elle projeta en l’air tous les légumes. Un bouquet de brocolis atterrit sur la tête d’une vache fort coquette qui se réjouit de ces nouvelles frisettes. La pomme de terre atterrit sur la tête d’Hortense, qui en avait déjà gros sur la patate.

Particulièrement aérodynamique et équipée d’un puissant moteur turbo, la carotte fendit les airs. Et telle une fusée que rien ne pouvait arrêter, elle s’envola pour Mars. L’arrivée fut on ne peut plus mouvementée. Percutant un robot, elle se liquéfia. Son jus fit une belle tache orange sur le sol de la planète rouge. Le robot-nettoyeur ouvrit son coffre avec deux de ses bras et en sortit une serpillère à l’aide des deux autres. Il prit une bouteille et essora la serpillère juste au-dessus. Il but tout le jus de carottes cul-sec et se transforma en un clin d’œil en une carotte de métal de trois mètres de haut, au moins.

La carotte-fusée s’élança aussitôt dans l’espace. En approchant de la terre, elle aperçut d’intrigantes taches blanches perchées en haut de drôles d’épines. Au pied de ces sommets enneigés, une forêt dévastée par une tempête dessinait de grandes éraflures sombres sur les flancs de la montagne. Un peu plus loin encore, une forêt épargnée brillait de mille reflets verts.

La carotte-fusée survolait l’océan depuis un long moment, quand elle vit au loin une petite île sur les flancs de laquelle coulait une rivière rouge. Intriguée, elle tenta de se rapprocher, mais dut reprendre de l’altitude pour échapper aux chapelets de pétards rouges qui s’échappaient du volcan.

Attirée par une rivière bleue qui coulait au loin, elle se rapprocha d’un village. Elle survola une rivière noire, c’était une route. Elle aperçut bientôt un immeuble, des cases créoles et quelques cases en paille. Elle arriva à la verticale d’un cube béton, et décida de se poser sur son toit.

Alphonse en pleine sieste sursauta. Il se précipita dehors et vit la carotte géante sur le toit. Il n’eut pas le temps de dire ouf, que la maison commença à se fissurer. Hortense arriva heureusement à ce moment-là. Elle prit les choses en mains. « Venez ici les vaches. Mettez-vous tout autour de la maison pour soutenir les murs, le temps que je revienne. »

Un instant plus tard, elle arriva avec le marchand de bois. Ensemble, ils réparèrent la fissure."

Auteur(s)
CP de Mme Cassam Chenai (école Aliette Hortense - La Saline) - 2020/21
CAUE de la Réunion
Fabienne Jonca
Date de publication
01-09-2021
Outils de conseils :
Non
Outils de découverte :
Non
IDENTIFIANT :
58208
Mis en ligne par :
Benjamin ABTOUCHE
Date de création :
30/08/2021
Date de mise à jour :
30/08/2021