Issu d'une séparation cadastrale, le terrain triangulaire était fortement planté d'arbres de haute tige. Plutôt que de libérer le site des " obstacles ", les architectes ont pris le parti d'assumer leur présence et de concevoir la maison autour de l'un des plus beaux sujets. De fait, la préservation du patrimoine végétal semble avoir dicté la disposition des blocs qui constituent le rez-de-chaussée aussi bien que l'étage. D'une part, le garage est en recul par rapport au coin bureau, d'autre part la porte d'entrée est latéralisée au profit d'une composition vitrée parfaitement centrée sur le tronc. Enfin, la grande chambre de l'étage est projetée en porte-à-faux au plus près de l'écorce. La méthodologie de chantier qui a permis cette réalisation recourt à une ossature bois dont la légèreté ménage le sol existant et dont les débords successifs éloignent les descentes de charge des racines du grand arbre. Sans étaler des surfaces de châssis considérables, les maîtres d'œuvre ont disposé des ouvertures conséquentes susceptibles de dilater l'espace, malgré l'exiguïté du lieu. Vers le Nord, le coin repas profite d'une vue dégagée sur le jardin mitoyen, vers l'ouest, le salon cadre vers la pointe de la parcelle. Le parement du premier niveau est calepiné avec des panneaux clairs contrastant avec la luminosité du sous-bois. L'étage est quant à lui recouvert des lames de mélèze huilé dont les lignes horizontales dilatent le volume.
© Christophe Hespel
Projet présenté lors de l'exposition Habitat contemporain en pays lillois à la Maison de l'Architecture et de la Ville