La Belgique francophone, si proche et partageant (presque) la même langue, pourrait paraître, à première vue, très semblable à la France, notamment en matière de politique architecturale publique. Cependant, sur ce plan comme sur bien d’autres, elle s’en distingue singulièrement. Alors que la Direction de l’architecture de notre ministère de la Culture manque, depuis de longues années (depuis François Barré ?), de grandes figures et de grandes visions, l’action résolue et tenace de la modeste « Cellule architecture » de la Fédération Wallonie-Bruxelles mérite l’attention.
Évidemment, comme partout ailleurs en Europe, il ne faut pas entendre par « politique architecturale » un investissement massif de la puissance publique dans le secteur du bâtiment. Ce temps de l’État providence n’est plus le nôtre et la dévolution progressive de ses compétences en la matière à la puissance privée a les conséquences architecturales que l’on sait : marginalisation des architectes dans des processus de projet toujours plus normalisés et optimisés, rétrécissement de leurs missions et de leurs honoraires, mais surtout de leur champ de conception et de recherche