Placé au dessus des ouvertures des pièces (portes et fenêtres), l'auvent est ce petit toit en saillie qui permet de se protéger de la pluie mais aussi du soleil en plein été, tout en gardant les volets ouverts et en conservant une température intérieure agréable sans climatisation. La marquise, elle, a la fonction supplémentaire d'accueillir le visiteur.
Les auvents et marquises figurent la fonction première d'une architecture : celle d'abriter.
L'AUVENT : UNE DES PLUS ANCIENNES FORMES ARCHITECTURALES
Bien avant d'être un élément secondaire de la composition architecturale, l'auvent peut être considéré comme l'une des plus anciennes formes architecturales connues. En effet, on en retrouve la trace au fond des vallées du Périgord, couvrant l'entrée des grottes, dans une forme d'habitat primitif. L'Homo Sapiens utilisait l'auvent naturel créé dans la roche par l'érosion, comme double toit d'un auvent plus sommaire, fait de branchages.
La structure légère en appui sur la paroi et marquant l'entrée d'un espace plus vaste a beaucoup évolué. Sa fonction, en revanche, de protéger du soleil et de la pluie, reste inchangée.
MARQUISE : À LA FOIS UTILITAIRE ET SOCIALE
La marquise est au XVIIIe siècle une toile tendue au dessus de l'entrée de la tente des officiers de l'armée pour les protéger des intempéries. Au fil du temps, elle se rigidifie pour prendre la forme d'une fine structure métallique vitrée suspendue à l'aplomb d'un seuil. Elle devient ainsi une simple déclinaison de l'auvent. On trouve un bel exemple de marquise à l'entrée de la Villa Folio à Hell-Bourg.
Mais celle-ci possède aussi une fonction sociale, celle d'accueillir et d'abriter le visiteur tout en montrant l'intérieur.
A l'arrivée des modes de transports en métropole, ces larges auvents vitrés se sont multipliés, aux abords des voies des infrastructures ferroviaires notamment.
On en trouve aussi au dessus des vitrines des grands magasins, dans les gares routières ou aux entrées des galeries commerciales.
UN ÉLÉMENT INDISPENSABLE D'ADAPTATION AU CLIMAT TROPICAL
L'auvent fait partie intégrante de l'architecture réunionnaise. Dès le XIXe siècle, les portes, fenêtres et varangues des cases traditionnelles utilisent ces « casquettes » en tôle ou en bardeaux, bordées de lambrequins, comme protection solaire. Dans la seconde moitié du XXe siècle, certains architectes comme Jean Bossu proposent de grands auvents en béton à l'entrée des immeubles et bâtiments recevant du public. C'est le cas, par exemple, de la Résidence des Remparts, du central téléphonique et de la Poste centrale à Saint Denis.
Les évolutions technologiques (pose de vitrages extérieurs ou de volets roulants) ont contribué à la disparition progressive des auvents et marquises dans l'architecture locale. Cependant, la réglementation thermique (RTAA Dom) les a remis au goût du jour pour toute construction en dessous de 600m d'altitude. Les pratiques de nos anciens sont maintenues par le biais de auvents au style plus contemporain (en bois, en aluminium, en acier…). La forme très libre que peut prendre un auvent dynamise la façade. Les auvents s'accordent à toutes les échelles et à tout type de structure. C'est la preuve de son caractère indispensable pour l'adaptation de nos constructions au climat de l'île.
Source : Le Moniteur (AMC)
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