L'objet de la présente étude est d'évaluer l'impact des contraintes de stationnement sur la répartition modale des déplacements au sein des grandes agglomérations. Elle est basée sur l'exploitation des enquêtes ménages déplacements (EMD), source principale de connaissance de la mobilité urbaine en France. Elle est constituée d'une partie méthodologique et d'une partie « étude de cas » sur les agglomérations de Lille, Lyon et Montpellier.La première partie permet de caractériser la contrainte de stationnement des différentes zones d'une agglomération donnée selon trois niveaux (faible, moyen, fort) par l'agrégation de six indicateurs extraits des EMD (relatifs notamment au temps de marche entre le stationnement et la destination finale, à la durée de recherche de stationnement, au caractère licite et payant du stationnement et au ressenti des usagers). Elle met en évidence une forte concentration de la contrainte dans les centres des grandes villes, ainsi qu'une forte évolution à la hausse entre 1998 et 2006 à Lille.La seconde partie, analyse les liens entre la répartition modale des déplacements selon leur longueur (inférieure ou supérieure à 2 km), le niveau de contrainte de stationnement à destination et la qualité de l'offre de transports collectifs. De forts reports modaux sont observés dans les zones fortement contraintes, au profit de la marche pour les déplacements courts et des transports collectifs pour les déplacements longs. Des disparités apparaissent lorsque l'on compare les trois agglomérations. Les politiques mises en oeuvre et la configuration urbaine des territoires influent sur l'étendue et la force de la contrainte de stationnement ainsi que sur les reports observés. Enfin, des pistes de valorisation des résultats de l'étude sont proposées, notamment pour de possibles utilisations en modélisation des déplacements.