Avec la Tarentaise, la Maurienne (vallée de l'Arc) est l'une des deux grandes vallées naissant dans les Alpes savoyardes. Par l'importance des équipements hydroélectriques et industriels de fond de vallée, et la déprise récente des activités associées, la Maurienne apparaît souvent comme un territoire fragilisé, souvent réduit à une image de « gaine technique »...
Au début des années 1990, Yves Pasquier, habitant investi dans la lutte contre l'exclusion, initie un projet destiné à faire valoir l'identité de la Maurienne, d'autant plus affectée alors que les Jeux Olympiques d'Albertville ont mis la Tarentaise à l'honneur en 1992.
Un projet innovant émerge, reposant à la fois sur une ambition artistique particulièrement originale, et sur une volonté de démarche participative associant les habitants. L'association Solid'Art Maurienne est créée. La proposition de l'artiste Marc Biétry consiste en une gigantesque « aura » (5000 m2), installée en pied de versant et visible depuis les axes de desserte du fond de vallée. Mais de plus près, l'oeuvre est constituée de 42 000 petites auras d'aluminium (de la même forme que la grande), dont la moitié a été personnalisée par des milliers de contributeurs, imprimant ainsi leur « patte » dans la grande Aura.
En dehors de cette inscription territoriale par la participation civile, l'Aura a aussi permis de créer de nombreux emplois, aussi bien pour animer la démarche artistique que pour l'installation de l'oeuvre sur un site difficile (pente à 90 %).
Enfin, l'emploi de l'aluminium fait écho aux héritages industriels de la Maurienne, fondés sur la fabrication de ce métal.
Inaugurée en 2007 après 7 ans de travaux (sur site), l'Aura de Maurienne prend donc racine dans un paysage (social, historique, économique) plus riche que la seule dimension visuelle, qui n'est pour autant pas laissée pour compte, loin s'en faut.