La crise persistante du logement conduit le Conseil municipal de Bourg à créer le 28 novembre 1929 l'Office d'habitations à bon marché. Dès 1931, les premières habitations à bon marché sortent de terre dans le quartier de la Citadelle, rue de Solférino. Dessinés par l'architecte Auguste Royer, les 40 appartements sont équipés d'un confort apprécié : eau courante, électricité et gaz de ville, garages à vélos et poussettes, et un lavoir commun. Dans la foulée, des HBM améliorées avec vestibule, bac à douche sont bâties face au champ de foire.
En 1950, la municipalité dirigée par Amédée Mercier programme la réalisation de 250 logements sociaux dont une partie édifiée rue du Pressoir. Les immeubles de taille modeste, aux façades simples, sont construits selon des procédés de construction traditionnels aux soubassements en pierre et aux toitures affirmées mais intégrant néanmoins quelques éléments préfabriqués.
Ces constructions illustrent une conception des logements sociaux courante entre les deux Guerres mondiales et au début de la Reconstruction. Plus qu'architectural, leur intérêt tient au fait qu'ils se substituent à une zone d'habitat insalubre préalablement démolie. Ils y apportent des espaces verts, intercalés entre les différents bâtiments afin de laisser pénétrer l'air et la lumière. Les halls d'entrée sont dotés de matériaux aisément lavables, les escaliers sont éclairés naturellement. Les premiers éléments du confort moderne sont mis à disposition des habitants : eau courante, chauffage, toilettes.
La place encore restreinte de l'automobile se lit dans l'absence de places de stationnement, de parkings couverts et de garages fermés. Des bûchers et de petits entrepôts extérieurs forment une bande de petits volumes annexes, toujours visibles au pied de constructions aux façades radicalement transformées par la pose d'une isolation par l'extérieur.
Les désignations successives telles que HBM, Habitations à loyer modéré (HLM) immeuble à loyer normalisé (ILN), programme locatif aidé (PLA) reflètent la difficulté de maintenir l'ambition sociale initiale. Celle-ci se heurte à la spéculation foncière qui ne cessera de s'amplifier, au coût du financement qui ne cessera de croître, à la réduction de la durée de remboursement des emprunts, à l'inflation particulièrement forte à certaines périodes. La seule variable sur laquelle interviendront les pouvoirs publics sera le coût de la construction, notamment par la politique des modèles, avant de passer à des systèmes d'aides financières personnalisées aux locataires.
Architecte : Marc Dosse
Etape du 2ème parcours d'architecture XXe l'Ain.