Près d'une décennie sera nécessaire pour conduire à bien cette opération inscrite en lisière du centre ancien et combinant logements de standing (avec cave et parking), des locaux commerciaux et des bureaux. Le principe d'un premier projet est soumis à l'avis de la Ville le 1er septembre 1964 : sur un socle de trois niveaux contenant des parkings, les commerces et les bureaux, se développe une tour de 13 niveaux culminant à 45 m de hauteur, soit à plus du double de la hauteur alors admise à Bourg, 21 m. Le principe est alors que le maître d'ouvrage soumette une intention illustrée en élévation et en plan de façon relativement simple, pour permettre à la ville d'accepter ou de refuser les partis architectural et urbain proposés. Bien que Jacques Perrin-Fayolle, l'architecte auquel est confiée l'étude, dissimule adroitement la hauteur réelle de l'édifice projeté qui semble seulement deux fois plus haut que le socle construit de la Maternité, le principe proposé est rejeté par la Ville du fait de sa hauteur.
Un second projet est soumis à celle-ci plus d'un an après (18 avril 1966). Il est établi sur le même principe (un socle de trois niveaux dominé par un volume haut) mais en limitant l'ensemble à 33, 5 m de hauteur.
Ce n'est que trois ans plus tard, courant 1969, qu'est soumis un troisième projet où le volume haut est ramené à R+10, ce qui le met en conformité avec la réglementation. Il propose 52 logements aux surfaces généreuses : les T2 font 63 m2 ; les T3, 77 m2; les T4, 100m2; les T4 « luxe » 110 m2; les T5 de 115 m2, Sous ces volumes triomphants aux détails constructifs soignés, se cachent des appartements de standing proches de ceux des immeubles « bourgeois » classiques construits au XIXe siècle : la cuisine est séparée de la salle à manger par le hall. De vastes dimensions, celui-ci commande le salon, la salle à manger et la cuisine selon des parcours distincts. La cuisine dispose d'un escalier de service, les chambres ne s'ouvrent pas sur d'autres pièces de sorte que les surfaces sont figées. De nombreux immeubles de logements sociaux édifiés à cette époque proposent des dispositions intérieures plus appropriées à la vie contemporaine.
Etape du 1er parcours d'architecture XXe l'Ain.