Les agriculteurs ont su marquer avec harmonie le territoire qu'ils habitaient par le bâti, des formes végétales et l'occupation du sol. Quelques conseils pour que cette intégration perdure.

Dans les années 1990, l'agriculture de l'Avesnois est en pleine mutation. La concentration et l'agrandissement des élevages d'une part, la mise en conformité des bâtiments d'autre part, amènent les agriculteurs à repenser sinon à renouveler leurs bâtiments. En 1997, des actions complémentaires comme les aides Objectif 1 et les aides de la région pour la modernisation des petits élevages viennent aussi encourager l'investissement en bâtiment. Nous sommes vraisemblablement à la veille d'une demande forte en matière de construction dans le domaine de l'élevage.

L'Avesnois a aussi de nombreux atouts touristiques et dans ce domaine, le paysage joue un rôle important.

Le fruit de nos réflexions nous conduit à penser, qu'en matière de construction, il est nécessaire d'associer, très en amont des projets, la notion d'intégration au paysage et, dans bien des cas, cette prise en compte précoce permet de faire mieux sans forcément augmenter le coût.

Afin d'aider les exploitants agricoles, les prestataires de services, les constructeurs et tous ceux qui, à un moment donné, se sentent concernés par ce type de projet, par exemple les maires au moment de la demande de permis, nous pensons qu'un document de recommandations qui prend bien en compte la typologie de l'existant et, à partir de ce constat, donne des idées pour une meilleure intégration dans le paysage, tout en tenant compte des aspects fonctionnels, peut rendre service à tous les intéressés et améliorer encore l'image de marque de cette région.

Pour aborder le sujet de l'intégration paysagère du bâtiment, nous avons choisi de nous placer du côté du paysage, l'architecture neuve comme ancienne, étant considérée comme un élément constitutif, au même titre que le relief ou la végétation, de son système paysager.

Durant des siècles, en effet, les paysans et les artisans ont su marquer avec harmonie, les lieux qu'ils habitaient au point de caractériser nettement leur province par le bâti, ses formes végétales et son occupation du sol.

Ce patrimoine collectif tire maintenant sa valeur à la fois de sa richesse et de son identité propre.

Il est donc important, pour fonctionner en harmonie avec son milieu, que chacun prenne conscience de l'enjeu paysage dans l'organisation du territoire rural.
CAUE du Nord Anne BRAQUET, 2010