Agence Collet, Valenciennes

Vers une architecture respirante et passive

L'architecte Jean-Luc Collet installe son agence dans le centre ancien de Valenciennes, sur l'arrière d'un ensemble de deux maisons qu'il réhabilite à cette occasion.

Il y applique les principes de ventilation naturelle qui sont au coeur de tous ses projets.


1 / histoire du lieu puis du sol en place.

Imprégné par le niveau d’eau fluctuant de la Rhonelle, la bien nommée, et de l’ancien bief du Moulin à eau, Delsaux, les valeurs de résistance géotechnique orientaient toute volonté de construction vers des fondations spéciales et leur impossible équilibre budgétaire, corrélé à la faible surface de la parcelle.

Après une pratique des capacités du matériau terre en Afrique et l’implication d’un ingénieur disposant du savoir, les fondations furent réalisées en radier de terre du site, stabilisée à la chaux ( 2 % )


2 / baies vitrées respirantes.

Familiarisé avec les pratiques architecturales, en régions extrêmes sud Sahariennes (André Ravéreau) et en Iran (Jacques Paziaud, inventeur de la VNA, Ventilation Naturelle Activée), l'architecte conçoit un système qui permet aux espaces intérieurs des trois niveaux d’élévation d'assurer leur renouvellement hygiénique en dépression naturelle par effet Venturi d’extraction en toiture.

Le déplacement de l’air vicié (mise en dépression de l’ordre de 2 et 4 pascals par niveau) permet à la façade extérieure d’accueillir l’air neuf par effet pariéto-dynamique des surfaces vitrées.

Véritable échangeur climatique à 2 lames d’air, les baies vitrées ordinairement déperditives deviennent productives d’énergie thermique !

Production de calories hivernales et/ou frigories estivales (en légère surpression de la lame intérieure ou dépression de la lame extérieure ) selon protection solaire extérieure.


3 / inertie thermique intérieure.

L’inertie thermique intérieure, régulatrice naturelle du confort climatique, est favorisée par : 

- les surfaces de béton structurel laissé brut

- le doublement de la surface apparente de la sous-face de plancher béton.

Positionnées en  fond de coffrage, des nappes de canis, ont laissé des empreintes semi-cylindriques.

Orientés à partir des baies vitrées, ces demis-cylindres conduisent la lumière naturelle, réfléchie par les pare-soleil vitrés et opaques, en profondeur des locaux.


4 / puits climatiques en pied d’élévation.

Pour réduire les conditions estivales caniculaires et préchauffer l’air neuf hivernal, un réseau aéraulique enterré sous la cour (tuyaux béton d’assainissement) faisant office de puits climatiques, à air soufflé permet ainsi :

-la températion de l’air neuf estival et hivernal complémentaire aux baies vitrées.

-la surpression de rejet de l’effet de serre vers l’extérieur, à travers les vitrages pariétaux dynamiques, en même temps qu’une assistance estivale, éventuelle, à l’extraction de l’air vicié…


5 / performance énergétique et qualité de l’air à respirer.

Des campagnes de suivi de 2 ans, sur des réalisations disposant de technologies architecturales similaires (réhabilitées et neuves, mais plus importantes, compris période covid) des performances de consommation d’énergie et de qualité d’air intérieur, engagées par l’Ademe et assurées par l’Institut Pasteur de lille, le Cerema Hdf, ont permis de caractériser les 2 valeurs :

-5 à 13 Kwh /m2/an

-qualité d’air intérieur identique à l’extérieur !!!


© Jean-Luc Collet

Concepteur(s) - maître(s) d'oeuvre
COLLET Jean-Luc
IDENTIFIANT :
71420
Mis en ligne par :
Delphine LEMANSKI
Date de création :
04/09/2023
Date de mise à jour :
06/03/2024