Le Garage Théâtre de l'oIseau mouche, Roubaix (59)

«...Nous sommes les bâtisseurs de l'éphémère ; nos murs sont de carton, nos labyrinthes de verre....nos vérités de doute, nos réalités de rêve, nous sommes les chatouilleurs de certitudes...» C'est en ces termes que l'Oiseau-Mouche se présentait lors de l'inauguration de son nouveau lieu de production théâtrale en Novembre 2001. Le théâtre s'installe à cette date sur les restes d'une ancienne fabrique du XIX°, partiellement démolie à l'occasion de la création de la nouvelle avenue des Nations-Unies. Les stigmates de ce percement, les sédiments laissés par les occupations successives, confèrent au lieu une puissance d'évocation que le projet architectural s'est attaché à mettre en scène :
- Le coeur du théâtre, salle de spectacle et atelier des décors, occupe les anciens ateliers dont les toitures en sheds s'expriment en façade, surplombant le déambulatoire vitré qui joue le rôle de « vitrine » pour les spectacles de la Compagnie.
- Les salles de travail des comédiens se superposent à l'abri d'une carapace en écailles d'acier oxydé qui s'affirme, mystérieuse, sur le carrefour avec la Grand'Rue.
- L'ancienne maison de maître, dont il ne subsiste que l'ordonnancement soigné de l'étage, abrite la direction du théâtre, les loges ainsi qu'une grande salle de répétition installée sous les combles.

Les vides existants ou créés entre ces trois entités, cour, entre-deux, sous-face, sous-sol, sont investis par le hall d'accès, le foyer et le restaurant, tour à tour lieux de vie quotidienne pour les comédiens et lieux d'accueil du public. Traces du temps, matières brutes, couleurs, lumières sont les prémices de l'aventure théâtrale...
© Trace Architectes
De ses fonctions successives, c'est la dernière, celle de garage, qui
laissera son nom au lieu, devenu espace de création et de représentations théâtrales. À l'origine, une maison de maître d'un marchand peigneur qui abritait des ateliers en son arrière. Dans les années 1960-1970, c'est une grande enseigne de commerce électroménager qui s'y installe. C'est ensuite un garage qui prend possession des lieux, le transformant profondément. La façade est percée afin d'accueillir ses nouvelles fonctions. La partie basse de l'édifice est évidée. Sous les sheds, sont installées des rampes destinées à stocker les véhicules. La percée du boulevard des Nations-Unies, dans les années 1990, laisse également sa marque : elle ampute la demeure, laissant un pignon aveugle aux vues du carrefour. C'est dans ce bâtiment que l'association Art et éducation choisit de s'implanter afin d'accueillir la Cie de L'Oiseau mouche, troupe de théâtre professionnelle de personnes souffrant d'un handicap mental.
L'architecte lui adosse au croisement un bâtiment signal, revêtu d'une carapace d'écailles d'acier oxydé, qui montre, attire le regard, tout en préservant l'intimité des comédiens. Cette extension est aussi ouverte, en son milieu, par de larges vitrages, donnant sur le restaurant et le foyer. Des passerelles permettent la déambulation dans les lieux, pour gagner la salle de représentations installée sous les sheds qui, rehaussés de bois, sont devenus aveugles. Un lieu plein d'histoire(s), qui cache dans ses sous-sols le ruisseau le Trichon. Bien que canalisé, il manifeste parfois sa présence en cas de fortes crues.
© Métamorphoses, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole
Maître(s) d'ouvrage
Association Art et Education
Concepteur(s) - maître(s) d'oeuvre
DERYCKE Jacques
GLORIEUX François
PERETZ Bertrand
LEVIEL Francis
TRACE Architectes
Date de réalisation (fin) :
2004
Surface(s) : 2125m²
surface : 2125
Coût(s) : 14€
cout : 14€
Programme :
Réhabilitation du garage en théâtre de 120 places, salles de répétition, salles d'études et de formation, bibliothèque, restaurant, salle de musique
IDENTIFIANT :
2226
Mis en ligne par :
Vianney HAEUW
Date de création :
27/02/2003
Date de mise à jour :
18/10/2022