La Lanterne, Enghien (Belgique)

UN JALON DEPUIS L'AUTOROUTE
Tracé direct entre les villes de Bruxelles et de Lille, l'autoroute E429 a permis, dans les années 80, le désenclavement du Hainaut occidental. Mais plus qu'un pont entre la capitale belge et la métropole française, elle entrait dans une perspective transfrontalière européenne, en concrétisant un axe Angleterre – Allemagne, via le tunnel sous la Manche.
Ponctuant cet axe, la Lanterne se pose de manière aérienne en bordure de cette autoroute et devient le témoin fort d'un développement économique durable de la région Wallonne. Les objectifs sont clairs : créer une zone d'activités « nouvelle génération ». A cet effet, le nouveau parc de service combine les notions d'accueil et de qualité de vie, marquant une démarche stratégique moderne.

UN BÂTIMENT EN LEVITATION
L'implantation de la structure découle essentiellement de la volonté de faire signal depuis l'autoroute. De là, un objet unitaire, aux lignes épurées, aux volumes francs, un édifice en lévitation traité comme un appel au bord de l'autoroute. Couleur et transparence contribuent à sa visibilité permanente, de jour comme de nuit.
La Lanterne constitue le point d'entrée au nouveau zoning industriel depuis l'autoroute, générant un lieu d'échange au sein du site Qualitis. Bien que jalon architectural, la Lanterne n'en est pas un objet isolé pour autant. Fortement ancré à son contexte, le projet organise des relations avec l'environnement, trouve un équilibre avec la nature qui se glisse sous le premier niveau pour offrir une vue sur le panorama.

Une géométrie simple - un solide régulier aux quatre faces identiques - affirme la vocation d'être un point de repère. Les qualités d'unicité, de simplicité et de hauteur contribuent à démarquer la Lanterne des bâtiments environnants. Posée délicatement sur les volumes du rez-de-chaussée, elle est facilement repérable à travers les plantations des talus de l'autoroute. L'hiver, le volume s'affirme franchement. L'été, il se fait plus discret. La façade colorée restant néanmoins une empreinte forte.
Voué à la location d'espaces de bureaux pour les PME innovantes, le projet engage un lien fort à son contexte, paysager et social. Les deux volumes glissés en plain-pied témoignent de ce lien au site, à travers leur fonction d'accueil et de crèche.

PATIO
Véritable pépinière pour les entreprises innovantes, le programme regroupe un total de 2740m" répartis entre 2300m" de logistique des bureaux et 440m" de crèche pour le personnel. Les deux entités sont elles-mêmes composées d'un accueil, d'espaces de convivialité, bureaux, salles de réunion, salles de concertation, archives et stockage pour la première ; d'un accueil, administration, espace d'activité et de repos pour la seconde.
Le pôle logistique est soulevé autour d'un large patio central afin de laisser filer le paysage. La crèche constitue l'un de ses trois points d'ancrage. Les importants porte-à-faux voulus par une telle conception auront été la conséquence d'un travail très élaboré en structure.

A l'instar de la crèche, l'espace d'accueil vitré se situe sur le parvis du rez-de-chaussée. Une circulation verticale permet l'accès aux deux niveaux d'étages. Les bureaux et les salles de réunion s'y répartissent, égrenés le long de la couronne extérieure.
La desserte des locaux dessinent deux espaces de qualité. D'une part, en soulignant les contours du patio central, un espace fait défiler les unités de bureaux. D'autre part, en traversant le bâtiment de part en part, une « colonne vertébrale » articule les zones de travail individuel et les zones de travail collectif. Ces derniers, majeurs dans la pensée du projet, sont les lieux de diffusion des informations et de création.
Une telle organisation permet un éclairage de toutes les circulations, une lisibilité du plan et une multiplication des vues (sur le paysage lorsque l'on travaille, sur le patio et le croisement du paysage et des voies de transport lorsque l'on se rencontre).

ESPACES DE CONVIVIALITÉ
Avant d'être architecture, la conception de nouveaux bureaux répond aux conditions sociales et économiques, aux évolutions techniques et aux mutations des méthodes de travail. Mais une vraie réflexion architecturale ne saurait se limiter à ces contraintes. Par son intelligence des volumes, de la lumière et des circulations, la Lanterne veut favoriser les appropriations, stimuler les échanges et anticiper les évolutions.
La fluidité, le repérage facile des espaces communs, la triple hauteur du hall, les larges ouvertures sur le paysage apportent une qualité de travail notable et un confort certain aux utilisateurs. Des espaces de rencontre (grande salle de réunion, cafétéria, salon) garantissent la convivialité pour les PME présentes sur le site mais aussi pour les locataires temporaires des espaces de réunion.

Le plan d'urbanisme prévoyait des règles paysagères assurant la qualité environnementale de l'opération. Le projet prend le parti de les renforcer par des plantations initiant la notion de chambres végétales. Ces merlons ajoutent à la fluidité du paysage en dessinant des percés à travers le site. Le long de la voierie, une dizaine de Quercus Palustris aèrent le parking et le cheminement. Un sujet de la même essence, plus majestueux, occupe le patio.
Un parvis minéral donne accès à la structure d'accueil des bureaux et de la crèche. Fortement lié au patio et la place, il offre une vue sur tout le site Qualitis. Des rochers se répartissent sous l'enceinte du bâtiment, transformant les espaces extérieurs en de véritables lieux de rencontre. On imagine ces blocs minéraux comme autant d'assises, ajoutant à la valeur paysagère de l'ensemble.

TECHNIQUE & MATÉRIALITÉ
L'aménagement des lieux de travail est de plus en plus complexe. Comment concevoir un bâtiment intelligent, flexible, capable de s'adapter à des techniques qui évoluent sans cesse ? Ici, l'intégration des technologies durables tient une place prépondérante. Mais avant tout, c'est l'identité de l'individu au sein d'un groupe de travail qui doit être présent à l'esprit. Le projet refuse l'idée de travail en autarcie pour lui préférer un déplacement de l'individu à travers les lieux de partage (salles de réunion, cafeteria, centre de documentation, …).
Les matériaux employés concourent à cette atmosphère chaleureuse. La signalétique argentée des parois vitrées et le revêtement en lattis de bois notamment, représentent la vie et la respiration.

Le projet de la Lanterne adopte des principes architecturaux et techniques empreints de développement durable. La façade, en double peau ventilée mécaniquement, garantit les conforts hivernal et estival. En situation de chauffe, l'isolation des parois est renforcée par une récupération des calories de l'air vicié. En situation de réfrigération, l'intensité et la fréquence des surchauffes sont réduites par une extraction rapide des calories.
Un puit canadien propose un échange de calories entre l'air hygiénique et la terre, permettant son réchauffement en hiver et son rafraichissement en été.
Cinq mini-éoliennes à axe vertical transmettent l'énergie du vent vers la mécanique de fonctionnement du bâtiment.
Une citerne de récupération, un bassin de tamponnement et une toiture végétalisée assument le traitement des eaux de pluie.
L'ensemble de ces dispositions offre une réduction des besoins énergétiques de 35% par rapport à un immeuble de bureaux conventionnel.

©ZigZag architecture
Nominé aux Beffrois de l'architecture 2013 ( catégorie construction neuve )
Maître(s) d'ouvrage
Ideta
Concepteur(s) - maître(s) d'oeuvre
ZIG ZAG ARCHITECTURE
Date de réalisation (fin) :
2010
Surface(s) : 21002m²
surface : 21002
Coût(s) : 42€
cout : 42€
IDENTIFIANT :
2154
Mis en ligne par :
Guillaume HENRY
Date de création :
09/07/2014
Date de mise à jour :
05/02/2021