Elevé au rang d'obligation au dessus d’un seuil au milieu des années 80, le concours génère chaque année environ 1000 compétitions, ce qui pour une moyenne de 3 candidats non retenus par concours représente 3000 projets non réalisés.
Le concours est devenu le passage obligé pour les maîtres d'oeuvre qui souhaitent accéder à la commande publique d’une certaine importance.

Pour une agence d'architecture d’une dizaine de permanents, travaillant sur des projets publics de coût moyen, les dépenses engendrées par les concours sont de l'ordre de 15 à 25 % du chiffre d'affaires annuel de l’agence (source : enquête MIQCP).
A titre de comparaison, les entreprises du BTP consacrent autour de 3% pour les grosses entreprises et 4.5% pour les PME de leur chiffre d'affaires annuel pour répondre à des appels d'offres non rémunérés. La disproportion est évidente autant sur la nature du travail que sur son importance financière. Dans le cas de la maîtrise d'oeuvre, il s'agit d'un investissement majeur dans ce qui fait l'essence même de son travail : la conception.

Pour avoir la possibilité de choisir entre plusieurs projets, et donc de bénéficier de la matière grise de la maîtrise d'oeuvre, les maîtres d'ouvrage ont-ils intérêt à fragiliser, voire mettre en péril des petites entreprises de service, en n'indemnisant pas les concours à hauteur de ce qui devrait être ? Est-ce l'intérêt général de fragiliser des outils sur lesquels repose une grande partie de la qualité de notre cadre de vie ?

Le rôle de la MIQCP est d’établir des recommandations pour que les pratiques de la maîtrise d’ouvrage favorisent la qualité.

Dans ce guide, la Mission montre quelles sont aujourd'hui les pratiques du concours, qui devront sans doute évoluer, et son prix pour les agences. En outre, la Mission recommande un mode d'indemnisation des concours, permettant de rémunérer les maîtres d'œuvre à la valeur du travail demandé. Pas de perte, pas de gain, telle est la philosophie de la Mission pour l'indemnisation juste des concours.