L'arrivée du cirque, la foule, les braderies, le marché hebdomadaire, transforment immédiatement le rapport à l'espace public. L'occupation provisoire est un outil efficace de participation citoyenne.

Le marché créé un rapport spécifique à l'espace et au temps, une sorte d'habitude-exceptionnelle universelle. Nous venons nouer une relation privilégiée, au-delà de l'acte d'achat. L'espace public prend alors tout son sens. Il peut être Théâtre de rue exceptionnellement, place d'apparat ponctuellement, place de marché régulièrement, cheminement ou stationnement au quotidien. Il est rencontre.

Plusieurs exemples d'installations éphémères provoquent la même relation extraordinaire à l'espace public et une forte capacité à produire de l'échange, du débat sur notre cadre de vie. L'événement annuel international « Park(ing)-day » donne des ailes à la créativité pour habiter l'espace autrement. Des communes utilisent des installations temporaires pour alimenter leurs démarches participatives.

Nicolas Soulier décrit dans son ouvrage, « reconquérir les rues », la culture européenne de l'occupation des devants de maison, exportée vers le nouveau monde et encore présente dans les coeurs historiques des villes européennes. Il évoque la notion de « frontage » et illustre des mécanismes juridiques et techniques pour favoriser la réappropriation de la rue et habiter pleinement l'espace public.