Six intervenants étaient invités à débattre des questions liées au réemploi du bâti.
De la maison de ville des centres anciens à la grange agricole, de l’îlot urbain à la minoterie industrielle, de la cité-jardin aux résidences pavillonnaires, tout se transforme !
Cet héritage est précieux tant il reflète notre identité et nos modes d’habitat. Nous avons eu tendance à sous-estimer sa valeur lors des dernières décennies, privilégiant la consommation d’espaces. Cette posture est aujourd’hui remise en question.
Cet héritage apparaît alors comme une opportunité pour repenser l’habitat de demain en requalifiant l’existant. Il représente un potentiel et une ressource pour redynamiser les centralités, là où les offres de services et d’équipements existent, là où se réinventent les proximités, les nouvelles mobilités et où s’imagine une nouvelle relation à la nature.
Le Grand Témoin
Jean-Charles Huet, grand témoin de cet échange, introduit le sujet en revenant sur l'évolution de la profession face à la nécessité de faire avec l'existant. Il montre notamment de quelle manière les dispositifs tels que le plaidoyer "Habitats, Villes, Territoires" ou la Charte Bas Carbone questionnent les besoins et usages et constituent des opportunités pour réinventer le travail de l'architecte dans une démarche globale de sobriété.
Les intervenants du Panoramas
Olivier Camus, détaille le projet de réhabilitation de "La Minoterie", un ancien bâtiment industriel, à Roubaix.
Le silo à grains d’une minoterie en briques avec, accolé, un lourd bâtiment industriel en béton se délitaient depuis longtemps le long du canal de Roubaix. Leur réhabilitation sous une même appellation et dans un volume unifié évoque l’esprit industriel des « machines à habiter » et fait ainsi écho à sa manière à ces industries disparues.
Antoine Allard, présente le projet de "La Ferme des Ailleurs, une résidence tourisme pour tous", qui repose sur la réhabilitation d’une ferme, ainsi que sur la construction d’un centre de vacances pour poly-handicapés et leurs aidants à Arleux.
Le projet tire parti de la composition des bâtiments agricoles en cour carrée pour réinvestir le bâti ancien et le compléter. L’existant est conforté, remanié pour accueillir les nouvelles fonctions tout en conservant l’agencement initial.
En interrogeant son contexte, le projet démontre sa capacité à proposer des réponses localisées et spécifiques tirant parti des particularités d’un site et de son urbanisme. Il illustre la capacité du patrimoine «modeste» à être support de réhabilitation et re-dynamisation.
Justine Delannoy et Léa Blanchet, présentent leur projet de fin d'étude "Vie-l’âge, une requalification du centre-bourg de Sars-Poteries à travers la problématique du vieillissement."
Réalisé dans le cadre de l'atelier "La Piste Rurale", ce projet s’attache à la nécessaire prise en considération du vieillissement de la population par la reconquête d’un coeur de bourg lui aussi ancien. Il tient compte à la fois d’un patrimoine bâti rural riche et parfois délaissé/vacant et des espaces extérieurs, qu’ils soient publics ou privés. L’objectif a été de préserver l’identité historique en améliorant le cadre de vie des habitants et les relations sociales.
Par une stratégie foncière, il a été développé une diversité typologique au sein de l’existant en pensant à la réversibilité de ces logements selon le cycle de vie des habitants.
L'intervenante du Fragment
Stéphanie Allard présente le dispositif Villages d'Avenir est l'un des quatre axes de France Ruralités, un plan pour les territoires ruraux.
Les communes rurales souhaitent de plus en plus réhabiliter et valoriser leur patrimoine afin de gagner en attractivité. Ainsi, le bâti devient une ressource pour les villages et des réflexions émergent sur la mutation des usages comme le démontrent les projets présentés : Trélon, Glageon, Limont-Fontaine, Nomain, Noyelles-sur-Escaut.
