Témoin des nouvelles préoccupations en matière médicale et sociale du second Empire, l'hôpital Sainte-Eugénie fut également un parfait exemple de l'aspect rationaliste de la formation des
architectes de l'époque. Développé sur une trame quadrillant l'ensemble du site, les bâtiments forment un quadrilatère divisé en neuf cours par des coursives, articulées à leurs croisements par des pavillons saillants. La chapelle, hors-trame et donnant sur la cour centrale, dialogue avec les volumes monumentaux des bâtiments périphériques, dont les masses puissantes en briques et pierres les cheminées en façade marquaient dignement le nouveau quartier d'une ville en pleine expansion.
L'option de la transformation en lycée revêtait une forme de logique, tant la distribution d'origine demeurait efficace. Au prix de quelques gestes marquant leur époque, l'ensemble du site a gardé
sa configuration. L'architecte a joué la carte du contraste matériel et formel, ses interventions se caractérisant par l'emploi du métal, en structure comme en parement. Le nouveau hall central s'insère, sans détruire leur équilibre, entre deux pavillons imposants et distribue l'ensemble des circulations horizontales. Si le doublement des galeries distributives en hauteur s'imposait, l'encagement de la chapelle dans une résille de poutres s'explique moins, à moins qu'elle n'illustre symboliquement la fragilité du patrimoine... Des décaissements de sols modulent les cours, créant ainsi un paysage interne diversifié.