Entre 2003 et 2005, le Conseil Général du Nord a décidé la réhabilitation et l'extension du Collège Wenceslas Cobergher dans la commune fortifiée de Bergues. Compte tenu de la rareté du foncier, le Département a choisi de s'orienter vers une reconstruction sur un site extra-muros.
Conscient de l'intérêt historique, patrimonial et naturel de ce site et s'inscrivant dans une démarche de qualité de projet, le Département a souhaité engager une étude de pré-faisabilité spécifique.
Pour ce faire, il a constitué un Comité de Pilotage élargi associant l'Architecte des bâtiments de France (SDAP59), le CAUE du Nord (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement), la Commune de Bergues, et l'élue du Canton de Bergues.
Une équipe pluridisciplinaire exceptionnellement large a été retenue pour pouvoir appréhender l'ensemble des enjeux et bien mesurer les impacts sur le projet et sur le site (urbaniste, paysagiste, architecte du patrimoine, programmiste, bureau d'étude environnement, bureau d'études hydraulique, ingénieur structure, économiste de la construction,...).
Lors des premières réunions du Comité de Pilotage, le CAUE du Nord a proposé d'inscrire cette étude de pré-faisabilité dans le prolongement du projet Septentrion, de la ville forte à la ville durable. Ce projet européen mené par le Département du Nord - en tant que chef de file - visait à inscrire le patrimoine comme enjeu du développement durable.
Le 8 décembre 2003, le Département du Nord s'engageait avec 22 autres partenaires (dont la commune de Bergues) par le biais d'une Charte intitulée, Charte d'engagement «De la ville forte à la ville durable sur le territoire du projet Septentrion». Cette charte vise à : «valoriser le patrimoine commun des villes fortifiées du territoire du projet Septentrion. Chaque collectivité locale, ancienne place forte du Nord Ouest Européen, et ses acteurs et partenaires locaux s'engageaient à agir dans le cadre de leurs moyens et de leurs compétences dans le respect de ce patrimoine fortifié et militaire européen.»
En s'appuyant sur la charte, le comité de pilotage a accepté quelques grands principes à garder à l'esprit tout au long de l'étude de faisabilité pour inscrire le collège dans son site :
- Le programme connexe au collège pourrait se fragmenter sur plusieurs sites pour minimiser l'impact paysager du collège et l'inscrire dans la ville,
- Quelque soit la situation du collège, il est nécessaire de repenser le franchissement de la fortification (passage de l'intra-muros à l'extra-muros) et la traversée de la RD pour les enseignants et collégiens,
- L'implantation du programme dans la ceinture verte de la ville nécessite de construire un dispositif urbain au service de l'espace public et de la valorisation de l'épaisseur fortifiée,
- Le dialogue à construire entre le collège et la ville fortifiée doit s'inscrire dans la modernité (il s'agit de «composer avec la fortification», c'est-à-dire d'inscrire le programme du collège en dialogue avec le site fortifié et de moderniser l'entrée de ville - l'image de la ville),
- Un dialogue à construire entre enseignants, collégiens et ville fortifiée. Le collège peut aider à construire ce dialogue en inscrivant l'interprétation au coeur du programme (dans l'esprit des CIAP | Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine).