Dans tous les pays d'Europe, le patrimoine bâti historique bénéficie maintenant d'une politique officielle de conservation dont l'objectif est le plus souvent muséal. Le patrimoine industriel du début du XXe siècle se situe, lui, à la marge d'un tel dispositif et continuera de disparaître si l'intérêt qu'il suscite dans la mémoire collective et chez certains architectes et archéologues, déjà investis sur le terrain, n'est pas relayé par des décisions politiques et des mesures concrètes de sauvetage.
Forte de cette prise de conscience, l'association Renaissance des cités d'Europe a conçu et mené à bien le projet Sauvegarde et mise en valeur de sites européens de travail ouvrier du début du XXe siècle en France, Espagne et Allemagne, sur lequel elle a travaillé avec Habitat Forum, à Berlin et la Fondation Lenbur, en Espagne. La Commission Européenne l'a sélectionné en 2001, dans le cadre du Programme Culture 2000.
Trois sites avaient été choisis, pour lesquels un concours d'idées de reconversion, fut lancé en direction des jeunes architectes et plasticiens européens : pour la sécherie Sauveroche à Bègles, les cours de Ruthenberg à Berlin et la fonderie San Miguel, à Legazpi. Un jury de spécialistes a désigné les lauréats à Bordeaux en décembre 2001. Le séminaire Patrimoine industriel et reconversion, organisé à Bilbao, du 13 au 15 décembre 2001, a couronné une année de fructueux échanges.
La publication des Actes aujourd'hui met en valeur l'intérêt et les enjeux du patrimoine industriel, illustrés par des analyses de cas concrets.