L’usine de tissage mécanique, construite en 1891 par Charles Dubar, passe très vite entre les mains de la famille Toulemonde, qui la conserve jusqu’aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale.
Elle est alors cédée aux établissements Leplat-Nollet et Cie qui y fabriquent des couvertures de voyage. L’usine, devenue entretemps Nollet-Bayard, cesse ses activités au début des années 1990, comme beaucoup d’autres entreprises textiles de Roubaix. Le bâtiment est situé dans le quartier de l’Hommelet, au nord de la ville, où les friches industrielles sont nombreuses. Le quartier, inscrit de longue date en politique de la ville, est actuellement classé en périmètre de restauration immobilière, bénéficiant ainsi d’un large soutien de la SEM Ville Renouvelée et de la ville. En 1996, la friche est rachetée par la société Logicil pour y réaliser du logement social.
Mais l’aménagement du site requiert l’ouverture d’une nouvelle voie, dont le coût trop lourd bloque l’avancée des travaux. Ce n’est qu’au début des années 2000 que les bâtiments de l’usine sont démolis, à l’exception de ceux donnant sur la rue de la Vigne qui sont conservés et même désormais protégés dans le cadre de la procédure de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Cette partie est cédée à un promoteur privé qui la transforme en douze lofts de 120 m? chacun, vendus à des particuliers. C’est l’une des premières opérations privées de ce type à Roubaix et une première s’agissant d’un quartier en « politique de la ville ». Le reste du terrain, appartenant désormais à Vilogia, accueille 41 logements neufs dits très sociaux : 23 collectifs et 18 individuels, qui répondent aux normes d’isolation de très haute performance énergétique. À quelques encablures, là où s’élevait il y a quelques années encore l’usine Phildar, a été créé en 2000 le parc
du Nouveau monde, nouveau poumon vert d’un quartier parmi les plus denses de Roubaix.
© Métamorphoses, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole