Chêne vert majestueux situé à proximité du Jardin des Plantes. Il est visible du Jardin des Plantes et de la rue des Nus-Pieds. C'est un arbre majestueux (4,40 m de circonférence, hauteur environ 27 m, envergure environ 25 m). Il est situé sur un terrain qui faisait autrefois partie du jardin botanique créé par la Convention. Il a probablement été planté entre l'an VIII (date de début des plantations) et l'an X, puisqu'il figure dans l'inventaire établi par le citoyen Le Chevalier en l'an X. Ce chêne a donc été planté vers 1800-1802 , soit il y a un peu plus de 220 ans. C'est le seul arbre qui reste du jardin botanique initial. Il domine aussi un camélia très ancien, qui est probablement contemporain des camélias du Jardin des Plantes. L'estimation de son âge est basée sur les éléments suivants :
- le terrain se situe à proximité du Jardin des Plantes d'Avranches. Or celui-ci a été établi sur le terrain du jardin botanique créé au tout début du XIXème siècle. Le Jardin des Plantes actuel occupe une superficie plus réduite que le jardin botanique initial. Le terrain faisait où se trouve le chêne faisait partie de la même propriété ;
- on trouve d'ailleurs sur internet un inventaire des arbres du jardin botanique créé par la Convention, établi par "le citoyen Le Chevalier" vers 1802, qui mentionne en référence 2317 un "quercus ilex", (voir : https://www.normannia.info/files/original/6932c821cff07c7bb192aaa9c42a5f1c.pdf).
- la revue trimestrielle de la société d'archéologie d'Avranches, Mortain, Granville, fait état, dans son tome II édité en 1884, en page 184, d'un chêne vert qui serait l'un des seuls arbres qui restent du jardin botanique créé au début du siècle par Le Chevalier : "Peut-être intéresserai-je quelques personnes en citant, avec les plus gros arbres, des sujets de dimensions ordinaires que leur rareté ou quelque singularité recommandent à l'attention des amateurs. Je commencerai par le beau cèdre du Liban, le gracieux érable de Montpellier, le pittoresque micocoulier de Provence, l'olivier de Fontainebleau, le planera crenata, greffé sur orme, le chêne vert, le houx des Baléares et le laurier sassafras de l'un de nos jardins publics.. C'est à peu près tout ce qui reste du jardin botanique créé au début du siècle et entretenu avec tant de soin par les Le Chevalier, les Dubuisson, les Bataille, les Besnou, ...." Ce chêne vert était donc déjà jugé remarquable par sa rareté, bien que de dimensions encore ordinaires à l'époque. Les autres arbres cités ont d'ailleurs tous disparu aujourd'hui (parfois remplacés par des sujets plus jeunes). On peut vérifier qu'ils figurent bien dans l'inventaire de Le Chevalier précité. Voir : Revue trimestrielle de la Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avranches et de Mortain | 1884 | Gallica (bnf.fr)