Qui n'a jamais entendu parler de l'Ardenne, de ses paysages de forêts et de profondes vallées qui font sa renommée touristique ? Certes, l'Ardenne, c'est cela mais l'ensemble paysager ainsi que celui de la Thiérache, qui lui est accolé, sont bien plus complexes. L'Atlas du haut plateau de l'Ardenne centrale et de la Thiérache invite à la découverte des paysages actuels et offre une clé de lecture pour en comprendre les changements et réfléchir à leur avenir.
Parmi les sujets qui caractérisent ce double ensemble paysager, l'un des moins peuplés de Wallonie, l'histoire des guerres du XXe siècle marque tant les paysages que la mémoire collective. Une des principales résultantes de la destruction des villes, comme La Roche-en-Ardenne, Houffalize ou Bastogne, est la très faible présence de bâtiments anciens. Le bâti récent est construit de manière homogène. On relève çà et là des musées et des cimetières. Bastogne fait figure de ville « mémoire de guerre », avec le célèbre mémorial de la bataille des Ardennes.
Dans ce territoire peu peuplé, l'agriculture et la forêt dominent les paysages. La forêt est un sujet novateur, peu abordé dans les tomes précédents des Atlas des Paysages, et donc très attendu. L'Atlas montre toute la diversité des paysages forestiers et la richesse de leur ambiance, selon la nature des essences, selon l'âge des peuplements, selon les saisons et selon qu'ils soient perçus depuis l'extérieur de la masse forestière et de l'intérieur même de celle-ci.
Chaque Atlas dégage les enjeux de l'ensemble étudié ; celui-ci ne déroge pas à cette option utile à la réflexion des gestionnaires locaux. Dans les années qui viennent, la qualité paysagère de l'Ardenne centrale et de la Thiérache dépendra de la gestion du bâti rural, du développement des campagnes herbagères et de la mise en place de la forêt multifonctionnelle.